Communiqué de la fédération SUD PTT

 

 

Surprise de la loi Macron, qui au passage est le vrai patron de La Poste puisqu’il en assure la tutelle publique, il serait question de former des postier-es au métier d’inspecteur du permis de conduire pour combler les retards dans les « zones tendues ».

 

Les vraies questions sont éludées

Le sujet pose plusieurs problèmes, au premier rang desquels celui des moyens que l’Etat fournit pour satisfaire les besoins de la collectivité. Les carences du système de permis de conduire ne sont pas nouvelles, délais, coûts, qualité de la formation, des sujets récurrents qui se heurtent souvent à l’incurie de l’Etat et au poids des lobbies.

Sur la question du recours à des postier-es, la question des compétences arrive vite sur le tapis. Au moyen d’une formation sommaire, n’importe quel agent de La Poste pourrait donc se poser sur le siège passager et attribuer le fameux papier rose ? C’est tout d’abord faire peu de cas du corps des inspecteurs du permis de conduire, lui en réel sous effectif avec ses propres compétences qui ne s’acquièrent vraiment qu’avec l’expérience et la professionnalisation. C’est ensuite considérer que des postier-es se tournent les pouces. Rappelons que La Poste a subi une saignée de 90 000 emplois en une décennie et que la charge est si importante que régulièrement des congés sont refusés sur tous les territoires, que de nombreuses tournées sont à découvert et que la direction fait tout pour que tout le courrier passe à J+2 à l’image du recommandé.

Un gouvernement en pleine improvisation

Le coup du permis de conduire est révélateur d’une direction et d’un Etat en totale improvisation, qui n’ont plus de boussole pour orienter la stratégie d’un grand service public comme La Poste. Une grande entreprise publique pourtant au contact des populations, des administrations, des entreprises dans un large éventail de missions qui ne demandent qu’à évoluer et à se renouveler au diapason des nouveaux usages.

Repartir des besoins de la population

Pour SUD PTT, la question n’est pas de savoir comment on bricole pour poser des rustines sur les carences de l’Etat. Les scandaleuses attentes connues dans les « zones tendues » sont bien le fait d’une négligence historique pour les populations qui les habitent. Il s’agit de partir de la demande, du niveau de prestations à même de satisfaire les besoins sociaux, cela vaut pour le permis de conduire, comme pour la santé ou l’éducation. La crise que nous traversons doit plutôt inciter le gouvernement à renforcer les services publics, les adapter aux nouvelles pratiques et aux nouvelles attentes, mettre des moyens pérennes où ils font défaut, pour aujourd’hui et pour les générations futures.

Tag(s) : #actualités
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