Gaza sous les bombes de Banksy

Le mystérieux graffeur s’est rendu dans la ville palestinienne en ruines pour y produire des œuvres et sensibiliser l’opinion sur les conditions de vie des habitants.

 

Alexandre Hervaud, Libération, jeudi 26 février 2015

 

 

Alors que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’apprête à effectuer une visite polémique aux Etats-Unis, le street artist Banksy a publié en ligne différents contenus (vidéo, photo Instagram) attestant d’une visite récente à Gaza, comme le montre ce minidocumentaire décalé façon spot touristique pour une ville en ruines à la suite du conflit de l’été 2014 :

En anglais, la vidéo ironise en inscrivant des arguments du type « les habitants aiment tellement cet endroit qu’ils ne le quittent jamais », avant d’ajouter « car ils n’en ont pas l’autorisation », enchaînant avec des plans montrant des soldats israéliens.

Comme l’a relevé le site Buzzfeed, la vidéo – dont l’authenticité a été confirmée par l’attaché de presse de l’artiste – montre également les pérégrinations de Banksy (jamais montré clairement à l’image) à travers les tunnels connectant Gaza à l’Egypte. Sur son site, l’artiste a notamment publié la photo d’un chat peint sur les restes d’un mur (cf photo d’illustration principale de cet article), avec pour légende : « Un habitant est venu me voir et m’a dit "s’il vous plaît, qu’est-ce que ça veut dire ?" Je lui ai expliqué que je voulais souligner la destruction de Gaza en publiant des photos sur mon site, mais que les gens sur Internet ne regardent que des photos de chatons. »

Jamais à court d’humour noir, Banksy a également publié la photo ci-dessous, accompagnée de ce texte : « Gaza est souvent décrit comme "la plus grande prison à ciel ouvert du monde" car personne n’a le droit d’y entrer ou d’en sortir. C’est toutefois assez injuste pour les prisons : elles, au moins, n’ont pas l’électricité ou l’eau potable coupées sans raison pratiquement tous les jours. »

La conclusion de sa vidéo et du diaporama présent sur son site vise clairement à mobiliser l’opinion internationale : « Si on se lave les mains d’un conflit entre puissants et faibles, on se rallie aux puissants. On ne reste pas neutre. »

 

SOURCE / AFPS

 

 

 
Tag(s) : #écrans, #arts
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