10 Questions sur la surveillance de masse
[17/03/2015]
Les révélations d’Edward Snowden ont confirmé ce que beaucoup soupçonnaient : des états ont développé de manière dramatique leurs pratiques de surveillance de masse, dans une absence quasi-totale de transparence. Mais qu’entend-on par surveillance de masse ? 10 questions pour mieux comprendre et se comprendre.
La surveillance est l'espionnage des communications, des actions ou des déplacements d'une personne par un gouvernement, une entreprise, un groupe ou un particulier.
La surveillance de masse non ciblée est l'espionnage des communications électroniques et téléphoniques d'un grand nombre de personnes, parfois de pays entiers, en l'absence de charges suffisantes.
De manière générale, lorsqu'elle est ciblée, fondée sur des soupçons plausibles d'actes répréhensibles, et autorisée par une autorité strictement indépendante, comme un juge.
Non.
A découvrir : la campagne UnfollowMe, stop à la surveillance de masse
L'expression « Cinq yeux » fait référence à une alliance conclue entre l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis en matière d'échanges d'informations.
La National Security Agency est l'agence américaine chargée de rassembler et d'analyser les renseignements et les données.
Le Government Communications Headquarters est le service de renseignement électronique du gouvernement britannique.
Si vous vous servez d'Internet ou d'un téléphone portable, la réponse est sans doute « oui ». Des programmes comme Prism et Upstream (gérés par la NSA) et Tempora (géré par le GCHQ) auraient accès aux données de Google, Microsoft, Facebook et autres compagnies privées. Elles se connecteraient aux câbles à fibres optiques par lesquels transitent les communications électroniques internationales.
La NSA et le GCHQ ont de puissants programmes de surveillance qui stockent et analysent les historiques des navigateurs, les recherches en ligne, les courriels, les messages instantanés, les conversations par webcams et les appels téléphoniques. Ils réunissent également des métadonnées (données sur les données), parmi lesquelles les destinataires des courriels, les heures d'appel et des données de localisation.
Elles sont stockées dans de gigantesques centres de traitement où elles peuvent être examinées et analysées par des algorithmes informatiques. Elles sont également mises à la disposition des employés des agences de sécurité des « Cinq yeux » au moyen de bases de données puissantes comme XKeyscore. Les services de renseignement de 41 pays ont un accès plus ou moins ouvert à ces informations.
Il s'agit d'une violation grave de notre vie privée qui entrave également la liberté d'expression, les gens étant moins enclins à communiquer librement dès lors qu'ils se savent surveillés.
L’ absence de contrôle des pratiques d’accès aux données personnelles a déjà donné lieu à des abus : harcèlement de militants, journalistes, défenseurs des droits humains.