Depuis 14 mois plusieurs dizaines de sans-papiers de la coordination 75 (csp75) occupaient la bourse du travail, local syndical appartenant à la mairie de Paris. Alors que des sections CGT diverses accomplissaient un travail remarquable sur environ un millier de dossiers de régularisation, une forte tension s'était installée entre les occupants et la CGT. Il y avait eu des menaces, des disputes. Pour ce syndicat, il y avait deux sortes de sans-papiers, ceux dont on pouvait s'occuper afin de les régulariser, avec une adhésion à la CGT. Et puis les autres, ceux qui n'avaient pas de carte syndicale, donc autonomes. Cela pourrait se traduire par deux poids deux mesures. Mais qui pourrait croire que la CGT bosse gratuitement, sans vouloir « faire des cartes »? Qui pourrait penser que ce mouvement, enclenché quelque temps avant les élections professionnelles était neutre, sans arrière pensée ? Écoutons hier ANNE LELOARER, membre du bureau départemental de la CGT PARIS :
« Ces gens-là freinaient la capacité d'organisation des syndicats en pleine crise économique »

Ceux qui n'ont rien, ni boulot, ni logis, ni papiers, parfois ni famille vont apprécier le « Ces gens-là ». Ils vont aussi apprécier d'être un frein à la formidable action de la CGT.
Hier midi, un commando d'un cinquantaine de gros bras du service d'ordre cégétiste a « courageusement » profité de l'absence de la plupart des sans-papiers, partis manifester ailleurs, pour casser la porte du local, asperger de gaz lacrymogène la poignée d'occupants. Puis ils furent expulser à coups de bâtons au milieu des cris des enfants et des pleurs des femmes.
Une fois dans la rue, les sans papiers furent accueillis par les CRS, venus protégés l'expulsion et les empêcher de rentrer de nouveau dans la Bourse du travail. De nombreux passants scandalisés protestèrent contre la police, qui, pour une fois, n'était pas en première ligne. Les CRS avaient trouvé plus forts qu'eux. 
Ce n'est pas la première fois que les troupes de choc cégétistes sévissent. Depuis de longues années les révolutionnaires s'en souviennent. Le temps passe et les méthodes restent, celles de la force brutale contre ceux qui les dérangent. Si la responsabilité de cette action de commando est à « l'actif » de l'UD, nul doute que c'est au plus haut sommet de la Confédération que sont les vrais responsables.
Cette expulsion violente est honteuse pour un syndicat qui se voudrait être le défenseur des exploités. 
Espérons que les syndiqués de base auront le courage d'en tirer les conclusions qui s'imposent devant de tels agissements en bande organisée. Ils semblent d'ailleurs que certains des agresseurs étaient masqués...
Ne doutons pas que nous serons nombreux à nous souvenir de cette action de la CGT.



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