Miossec : chansons (pas vraiment) ordinaires

Miossec - Chansons ordinaires
Pias

Pour son huitième opus, Miossec revient toutes guitares dehors. Un album rock, fameux et dangereux. Critique et écoute.

 

C’est presque devenu une habitude : Miossec reçoit désormais à Brest. Comme deux ans auparavant, pour la sortie de Finistériens, c’est au bout du quai de la gare qu’il attend. Les yeux sont toujours aussi limpides, les mots aussi racés. “On va faire un tour en bord de mer ?”, demande Miossec. Le Breton sort son huitième album, Chansons ordinaires. Un disque qui, comme son nom ne l’indique pas, est tout simplement extra, rock et âpre, garanti sans plomb, l’extrême opposé du précédent, réalisé avec Yann Tiersen.

Sa voiture sillonne les routes de Bretagne, nous emmène jusqu’à Plouzané, tout près de la plage. Un restaurant nous accueille, Les Mille et Une Lunes. Déjeuner en terrasse. On sort le magnétophone, il propose que l’on fasse ça plus tard. Miossec est un chanteur super, mais c’est comme s’il voulait garder la vie d’un type ordinaire, chez lui en Bretagne. Il raconte l’histoire de la plage du Minou, en contrebas : de retour des longs voyages, les marins y jetaient les chats – souvent morts – qu’ils avaient emmenés en mer pour combattre les souris.

Rayon grands voyageurs, on enchaîne sur Cizia Zykë, le fameux explorateur qui publiait des livres et passait sa vie sur le plateau d’Apostrophes, on parle des écrivains qui fumaient chez Bernard Pivot, du clip de Chanson pour les amis réalisé par le Grolandais Gustave Kervern, de la vie à Bruxelles, d’anecdotes concernant Eddy Mitchell. Le repas terminé, des dizaines d’éclats de rire plus loin, Miossec se décide enfin à enfiler le costume de chanteur, direction sa maison, et son jardin où l’on s’installe au soleil, autour d’une petite table.

“Tu fais souvent des disques contre ceux que tu as fait avant, c’est toujours bizarre. Dans mon dernier disque, il y avait ce grand truc de chanson qui me faisait vraiment peur. J’avais peur de m’intégrer là-dedans, surtout quand on voit ce que c’est en train de devenir”
, explique-t-il calmement. Du coup, pour Chansons ordinaires, et sur les conseils de son ingénieur du son, Dominique Brusson, Miossec est parti s’enfermer trois jours, en mars dernier, dans une ferme-studio “ambiance redneck”, du côté de Rennes, avec trois jeunes musiciens : Sébastien Buffet, David Euverte et Thomas Poli, repérés dans l’entourage de Dominique A ou du groupe Montgomery.

“On ne se connaissait pas, on a fait un peu comme quand on se rencontre après avoir passé une petite annonce, raconte Miossec. Ça a vraiment été très vite, au bout d’une demi-heure, j’ai compris que ces sessions déboucheraient sur le disque. A 3 heures du matin le premier jour, on écoutait encore de la musique, on parlait de Captain Beefheart. Ça m’a ramené à mon adolescence, j’avais l’impression d’être un vieux qui se payait une cure de jouvence, une sorte de balnéothérapie rock.”
Enregistré rapidement après ces trois jours de communion, Chansons ordinaires est un disque qui replace Miossec sur la carte rock (et dont tous les titres commencent par “chanson”, comme un joli pied de nez).


On y entend du shoegazing en creux (Chanson que personne n’écoute, Chanson pleine de voix), des montées héroïques qui rappellent Arcade Fire (Chanson pour les amis), voire même des passages carrément stoner (Chanson d’insomniaque). Alors qu’on l’avait – peut-être un peu à la hâte – rapproché de Bashung sur son précédent essai, Miossec a pris la contre allée, repositionné sa petite entreprise.

“Le disque précédent avait été enregistré à Paris, j’avais eu une relation assez professionnelle à la musique, je passais mon temps au Novotel, porte de Montreuil, ça m’avait plutôt gêné. Je me souviens que tous les matins, en bas de l’hôtel, je voyais un type à qui il manquait deux bras et une jambe, j’ai pris ça comme un signe”
, plaisante le Breton, avant de reprendre. “J’ai l’impression que ce disque me ramène dans cette zone intermédiaire qui me plaît plutôt. J’avais envie de braconner à nouveau.” Un braconnage qui passera par quatre concerts électriques au Nouveau Casino de Paris, les potards dans le rouge. De l’ordinaire rock, d’une certaine façon.


Concerts : les 20, 21, 22 et 23 septembre au Nouveau Casino (Paris)

 

Source : LES INROCKS

 

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Contact concert :
René GENTIL / Radical Production Tel : +33(0)2 41 88 19 82
email : bigrene@radical-production.fr / www.radical-production.fr

 

Un clip fabuleux avec Gustave de Kerven , pour le nouvel opus de Christophe Miossec

 

 

 

Tag(s) : #musiques
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