altermondes

 

 

 

 

Depuis quelques semaines, l'actualité écologique est centrée sur l'eau, en rapport avec deux événements, le Forum mondial de l'eau et surtout le Forum alternatif mondial de l'eau. Plus que jamais d'immenses enjeux pour les peuples du Sud, mais aussi du Nord, sous des formes différentes (Voir la récente semaine contre les pesticides) sont au programme. Hélas sans vraiment d'échos pour le moment dans la campagne électorale de nombreux candidats.

 

 C'est justement l'eau qui fait le choix du dossier central de cette nouvelle livraison de la revue de solidarité internationale Altermondes, avec le choix particulièrement réussi de nous faire entendre les voix des sociétés civiles qui, face à l'impuissance des gouvernements, œuvrent sur le terrain de ce droit primordial, l'accès à l'eau. Le titre du dossier étant "L'eau, en finir avec la spirale de l'échec", en partenariat avec Coalition Eau entre autres.

 

 Un seul chiffre fait froid dans le dos :

 

 En 2015, plus d'un personne sur dix sera toujours privée d'accès à l'eau potable. Cela fait beaucoup de monde, pour une ressource aussi vitale. Sans parler que près de 2,6 milliards de personne n'auront pas accès à un assainissement de base. L'eau étant un droit humain, la résolution du problème ne peut qu'être politique. Quand on parle d'eau, il faut rappeler un débat très actuel, le débat sur l'exploitation des huiles et gaz de schiste. Celle-ci ayant un impact sur les ressources. Alors que cette énergie particulièrement sale tente de pénétrer en France, aucune solution n'existe pour retraiter les eaux contaminées. Autre grave problème, la corruption dans ce secteur. Une corruption telle qu'elle ponctionne entre 15 et 40 % du budget, comme nous l'explique avec clarté, Teun Bastermeijer, directeur du "Water Integrity Network", une ONG fondée en 2006. Ce voyage parmi les acteurs de la société civile se poursuit au Niger, avec la mise en place de latrines, autofinancées et valorisées dans la commune de Dogondoutchi où 95 % des foyers ne disposaient pas de latrines en 1993. Et aussi le Brésil et le Tchad. Enfin, si l'on débat sur l'eau, se pose le problème des biens communs, vingt ans après le Sommet de la terre de Rio, alors que toute la communauté internationale va bientôt se réunir au Brésil à la mi-juin. Peu à peu, le développement durable a fait place à l'économie verte à grands coups de "Greenwashing". L'eau est avant tout une affaire de citoyens. L'eau est trop vitale pour être laissé entre les mains des gouvernements et des firmes transnationales.

 

 Également dans numéro 29, l'Afghanistan, le Burkina Faso et son or, l'Angola, l'Inde. L'Inde où perdure toujours le système "Devadasi", où des femmes sont "dédiées" à des divinités. Cette pratique interdite depuis 1988 existe surtout dans les zones rurales, notamment en Andhra Pradhesh où cela toucherait 17 000 femmes, devenues à la fois esclaves et saintes.

 

 Plus près de nous, à Paris, un reportage dans le XIXe arrondissement où la CIMADE tient des permanences juridiques afin d'aider les immigrés à défendre leurs droits. Enfin dans la rubrique Parcours, un portrait de Robert Meerepol. Sans doute ce nom ne vous dit-il rien, il est pourtant le fils des époux Rosenberg, exécutés en 1953, accusés d'avoir vendu à l'URSS le secret de la bombe atomique :

 

 "La peine capitale est un pouvoir trop grand donné à un gouvernement. Mes parents sont l'exemple type de l'instrumentalisation politique de la peine capitale."

 

 Et toujours en fin de revue, trois pages culturelles, dont un billet sur un livre que nous vous recommandions chaudement il y a quelques semaines, "Renaissances arabes", aux éditions de l'atelier.

 

 

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ALTERMONDES

N°29 / MARS 2012 / 5 euros

Revue trimestrielle de solidarité internationale

 

Pour voir le site et s'abonner, c'est ICI

Abonnez-vous à partir de 30 € / an !

Si vous souhaitez plus d’infos, contactez Flora Barré :
e-mail : f.barre@altermondes.org
Téléphone : 01.44.72.89.72

 

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Edito - Harmonie citoyenne

 

Les révolutions arabes font la une des médias sans discontinuer depuis plus d’un an. La crise économique, financière et surtout sociale n’en finit plus de déchirer le continent européen. En France, la campagne présidentielle est sur toutes les lèvres. Et pourtant… Rarement on aura aussi peu ou mal parlé des relations internationales, a fortiori de celles avec les pays du Sud. Et que dire de l’absence de la solidarité internationale ? Nous vivons dans un monde d’interdépendances – la crise, s’il en était besoin, nous le prouve chaque jour – où les drames des uns devraient susciter l’élan des autres. Loin s’en faut.
Aucune spirale de l’échec n’est irréversible, ni même inéluctable. Pour peu que l’on sache ouvrir les yeux, bousculer ses certitudes et réévaluer ses jugements, les solutions se trouvent parfois à portée de main. Le bon sens populaire, railleront certains. Plutôt la volonté et la force des populations à se réapproprier leur avenir et à trouver des réponses aux défis – pourtant parfois énormes – qu’elles affrontent. L’eau en est un exemple éclairant : encore aujourd’hui, plus de 900 millions de personnes n’ont toujours aucun accès à une eau potable. Or, pour garantir le droit à l’eau, né tardivement sur les fonds baptismaux onusiens en 2010, nul besoin forcément d’ouvrages gigantesques ou de technologies complexes, onéreuses et à l’avènement souvent reporté. Des solutions simples existent et ce qui manque surtout, c’est de la (bonne) volonté politique. Ce message parcourt le dossier que nous consacrons ce mois-ci à l’eau. Un message que nous avons choisi de décliner en plusieurs langues. En effet, à l’occasion du Forum mondial de l’eau et du Forum alternatif mondial de l’eau qui se dérouleront tous deux à Marseille, en mars, nous avons traduit et nous diffuserons ce dossier en anglais, arabe et espagnol. Au concert cacophonique des gouvernements, trop souvent incapables de s’entendre, qui plus est, sur des solutions acceptables par leur peuple, nous avons préféré faire entendre, en plusieurs langues, la voix des sociétés civiles prêtes à relever les défis de demain.

Par David Eloy, rédacteur en chef

 


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