LA RÉVOLTE, PAS LE VOTE !
VIVE LES RÉVOLUTIONS EN TUNISIE ET EN ÉGYPTE !
Depuis environ un mois, un comité de soutien aux révoltés de Tunisie et d’ailleurs s’est constitué sur Strasbourg. Composé de chômeurs, d’étudiants, de travailleurs… qui sont hostiles à toute forme d’oppression, qui s’intéressent de près à tout ce qui peut remettre en question l’ordre établi et qui essayent donc de suivre les évènements secouant une grande partie des continents africain et asiatique en Tunisie, Libye, Égypte, Bahreïn, Burkina-Faso, Syrie, Iran, Irak, Turquie, Côte d’Ivoire…
Nous sommes nombreux à nous reconnaître dans ces insurrections, et nous aimerions y participer, pour expérimenter collectivement notre puissance d’agir, pour reprendre le pouvoir sur nos vies, pour être suffisamment forts dans nos luttes contre la soumission et l’exploitation — car quoi qu’il se passe après ces révoltes, il ne fait aucun doute que dans chaque individu l’envie de résister sera plus forte, plus problématique pour tous les pouvoirs (qu’ils s’appellent dictature ou démocratie) ; que des liens seront créés, que des réseaux de résistance perdureront.
Pourtant nous sommes ici. Nous luttons ici.
Alors, en tant que comité de soutien, nous avons envie de créer des liens, de rencontrer des gens sur une durée plus longue que deux heures de manifestation inutile, où personne ne se parle. C’est pourquoi nous aimerions saisir toutes les occasions de rencontres possibles afin que l’on puisse mieux se connaître, pouvoir prendre le temps de parler de tout ce qui nous pose problème, et réfléchir collectivement à des moyens de lutter contre.
Car là où nous sommes, les flics tabassent (Colmar : quatre mineurs ont été accidentés alors qu’une voiture de flic les pourchassait), la PAF expulse (au centre de rétention de Geispolsheim, un retenu est actuellement en grève de la faim tandis qu’un autre a fait une tentative de suicide), la mairie fiche les SDF (ainsi le logiciel Paxtel), des milices citoyennes se mettent en place («Service citoyen volontaire», «voisins vigilants»), la prison tue (à Mulhouse, Rachid Mekni dans le coma), le racisme d’État réanime les groupuscules identitaires (cimetières et maisons taggés de croix nazies), des centrales nucléaires nous menacent (Fessenheim, en zone sismique), le chômage contrôlé par Pôle Emploi ou la CAF fauche (environ 100'000 personnes en Alsace), sans compter tous les jobs pourris. Nous en oublions sûrement…
Mais c’est de tout cela que nous aimerions parler, contre tout cela que nous aimerions créer ou soutenir des formes de résistance autonomes des partis, des syndicats, des associations… ; pour ça, nous croyons qu’il faut nous rencontrer, nous échanger envies et informations, discuter, écouter, ne plus rester isolés.
Voici quelques moyens de rencontre et d’informations que nous connaissons,
— La mailing-list du comité de soutien : Pour s’inscrire, envoyer un mail ;
— Un site local d’informations alternatives : L’Alsace Libertaire ;
— Un site national d’informations alternatives : Le Jura Libertaire.
Afin de briser les séparations, venez discuter et échanger de tout ça à la soupe organisée en solidarité avec les
révoltés.
RENDEZ-VOUS CE JEUDI 31 MARS, À PARTIR DE 18 HEURES, PRÈS DE L’ARRÊT DE TRAM FAUBOURG NATIONAL.
Strasbourg, 27 mars 2011.
Source : Jura libertaire