8 octobre 2012
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par Mike Gonzalez (traduit par nous du site internet de Socialist Worker - article mis en ligne le 8/10/2012)
Hugo Chavez a été réélu président du Venezuela avec un peu moins de 55% des voix - son score le plus faible depuis sa première élection en 1998. Plus de 80% de
l'électorat a participé au scrutin. Henrique Capriles, le candidat de l'opposition, a obtenu un peu moins de 45%, grâce en partie aux moyens énormes investis dans sa campagne - autant que ceux de
Chavez.
La majorité de la presse mondiale a vu en Capriles - le candidat blanc et propre sur lui - un social-démocrate sûr qui promettait de maintenir les programmes
sociaux de Chavez dans les domaines de la santé, du logement et de l'éducation.
Mais derrière Capriles il y avait les mêmes forces qui ont mené une campagne venimeuse contre Chavez tout au long des ses années au pouvoir.
Ce sont ceux qui ont séquestré Chavez lors du coup d’État raté de 2002. Ils ont essayé de détruire l'économie vénézuélienne à travers la grève patronale de
2002-03.
Leur politique aurait livré le pays aux mêmes néolibéraux qui se sont attaqués au niveau de vie de la population dans les années 1990.
Résistance
Pour la majorité de la population, Hugo Chavez symbolise la résistance à ces stratégies néolibérales - une résistance qui a commencé avec le soulèvement populaire
de 1989, le Caracazo.
C'est la raison pour laquelle il continue de bénéficier de leur soutien, malgré le mécontentement grandissant contre l'évolution de la révolution
bolivarienne.
En 2002 et 2003, c'était la mobilisation massive des pauvres et des travailleurs qui a défendu Chavez et brisé la grève des patrons.
Les programmes sociaux de Chavez, financés par les revenus pétroliers, ont réellement amélioré la condition des pauvres - programmes locaux de santé, gratuité de
l'éducation, logements sociaux, nourriture bon marché ...
Mais ces services se dégradent, en grande partie à cause de la corruption qui gangrène l’État.
Ceci reflète l'émergence d'une nouvelle caste dirigeante qui, en dépit des teeshirts rouges et de la rhétorique révolutionnaire, s'est enrichie et a créé un système
de pouvoir qui ne rend compte à personne.
Déjà, les bureaucrates sont en train de manœuvrer, en attendant le moment où un Chavez malade devra quitter le pouvoir. Ils serviront leurs propres
intérêts.
La question immédiate pour la gauche et pour tous les activistes, qu'ils soutiennent Chavez ou pas, est la nécessité de reconstruire des organisations sur le
terrain qui pourront agir indépendamment de leurs dirigeants, quelle que soit l'identité de ceux-ci.
Une telle organisation permettrait aux masses vénézuéliennes de défendre leurs propres intérêts de classe - et d'approfondir une révolution qui a encore beaucoup de
chemin à faire.
SOURCE / LE NOUVEAU POIREAU ROUGE