Les Églises française et allemande ne sont pas logées à la même enseigne. Des critiques de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer la richesse des Églises d’outre-Rhin, financées par l'impôt. Elles auraient ainsi encaissé quelque 10 milliards d’euros en 2013...
En Allemagne, les salariés doivent déclarer leur religion et sont alors soumis à un impôt, le Kirchensteuer - équivalant à 8 à 9 % des revenus -, qui est prélevé à la source. Les Églises catholique et protestante ont ainsi encaissé quelque 10 milliards d’euros en 2013. Selon elles, ces sommes leur servent à financer des activités sociales : hôpitaux, écoles, associations caritatives etc. Mais le politologue Carsten Frerk révèle que les Églises investissent dans d’autres secteurs autrement plus lucratifs, notamment dans l’immobilier et divers fonds. Ce qui n’a pas manqué de conduire à des scandales financiers. En France, la séparation de l’Église et de l’État tend à appauvrir les congrégations, comme le montre le film qui compare la situation des évêchés de Cologne et de Lyon. Dépendant du denier du culte, donc de la générosité des fidèles, un curé de campagne dans la région de l’ancienne capitale des Gaules touche à peine 960 euros. Quant à l’entretien des bâtiments religieux, il relève des communes, et en période de restrictions budgétaires, nombre d’édifices y compris à Paris, se retrouvent dans un état déplorable. Les Églises allemandes risquent pourtant de perdre de leur puissance depuis la nouvelle loi de 2015, qui prévoit l’imposition des revenus du capital chez les fidèles (gains supérieurs à 801€) via un recouvrement par les banques. Une réforme qui aurait, en 2014, amené 200 000 catholiques et autant de protestants à "sortir de l’Église", pour échapper à la ponction fiscale de leurs communautés religieuses.
Réalisation: Michael Wech
SOURCE/ ARTE.TV