Jean-Paul Belmondo se laisse entraîner par Anna Karina dans une folle cavale... Splendide bric-à-brac truffé de citations rimbaldiennes, ce "classique" de Jean-luc Godard tient à la fois de l'intrigue policière en roue libre et du cri de révolte. On en ressort bouleversé par l'éclat des couleurs, la vitalité des acteurs, la liberté et le souffle de la mise en scène.
Ferdinand Griffon, père de famille un peu désabusé, retrouve un ancien flirt, Marianne Renoir, venue faire la baby-sitter chez lui. Il décide de tout quitter et de partir avec celle qui l'appelle "Pierrot" vers le sud de la France. S'ensuit un grand périple où se mêlent trafic d'armes, rencontres incongrues et complots politiques...
Faux thriller
"Qu'est-ce que j'peux faire ? J'sais pas quoi faire !" La célèbre réplique du personnage interprété par Anna Karina a marqué les esprits. Du film, on ressort bouleversé par l'éclat des couleurs, la vitalité des acteurs, la liberté de la mise en scène, l'intensité de cette histoire d'amour sur fond de complots et de trafics, et la tête pleine de chansons légères et tragiques. "Pierrot le fou", c'est aussi la rencontre éclatante entre deux jeunes comédiens symboles de la Nouvelle Vague, Jean-Paul Belmondo et Anna Karina.
Auteur: Lionel White Image: Raoul Coutard Montage: Françoise Colin Musique: Antoine Duhamel Production: Rome Paris Films, Société Nouvelle de Cinématographie, Dino De Laurentiis Cinematografica Producteur/-trice: Georges de Beauregard, Dino De Laurentiis Réalisation: Jean-Luc Godard Scénario: Jean-Luc Godard
| Avec : |
Jean-Paul Belmondo
Anna Karina
Graziella Galvani
Dirk Sanders
Raymond Devos
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Dans un noir et blanc sublime, le (mélo)drame de Nana, tombée dans l'engrenage de la prostitution... Jean-Luc Godard signe une variation déchirante sur la beauté et le mystère d'Anna Karina, sublimés par la caméra de Raoul Coutard et la musique de Michel Legrand, et une ode à la magie du cinéma.
Récemment arrivée à Paris, Nana voudrait être actrice. Mais en attendant, elle travaille comme vendeuse de disques sans réussir à boucler les fins de mois. Elle fréquente Paul, un journaliste, mais s'ennuie avec lui. Comme elle ne paie pas son loyer, le propriétaire la jette à la rue. Alors qu'elle déambule sur les Champs-Élysées, un homme s'approche et lui demande : "Vous m'emmenez ?" Après cette première expérience de prostitution, une amie la présente à Raoul, un souteneur...
Blason
Deux exergues avant de découvrir, de profil, puis de face, et encore de profil, le magnifique visage d'Anna Karina : "Dédié aux films de série B" puis "Il faut se prêter aux autres et se donner à soi-même" (Montaigne). Suivra l'illustration en douze tableaux, qu'auraient inspirés à Godard Les onze fioretti de François d'Assise réalisés par Rossellini, de l'histoire de Nana et de son choix (contraint, mais pas seulement) pour la prostitution - métier qui fascine le cinéaste, entre autres parce qu'il y voit une métaphore des rapports sociaux. Mais Vivre sa vie, blason à la fois distancié et fervent, littéraire et limpide, est d'abord une variation déchirante sur la beauté et le mystère d'Anna Karina, sublimés par la caméra de Raoul Coutard et la musique de Michel Legrand, et une ode à la magie du cinéma. Susan Sontag, en son temps, décrivit le film comme "l'une des oeuvres d'art les plus extraordinaires, belles et originales" qu'elle ait connues.
SOURCE/. ARTE.TV