vendredi 28 juillet 2017 (heure non définie)
Festival Nyansapo
Du 28 au 30 juillet 2017, le collectif Mwasi organise et accueille la première édition du Festival NYANSAPO, festival afroféministe militant à l'échelle européenne qui se tiendra à la La Générale Nord-Est . Ce festival a pour vocation d'être accueilli chaque année par un collectif afroféministe différent à travers l'Europe.
Nous voulons construire des stratégies et des solidarités durables, et pour cela il est important de se rencontrer, pour partager, échanger, faire avancer nos combats. Pour cette première édition nous avons choisi de mettre l'accent sur l'organisation de nos résistances en tant que mouvements afroféministes.
- Espace non mixte ...femmes noires (80% du festival) : débats et construction d'une stratégie et d'un agenda politiques, groupes de paroles, réflexions sur les théories afroféministes et care
- Espace non mixte personnes noires : Réflexions autour de la communauté noire, et les luttes afros
- Espace non mixte femmes racisées : Échanges sur les féminismes décoloniaux
- Espace ouvert à tou.te.s : Tables rondes, showcases et expositions
Pourquoi NYANSAPO ? Cela vous semble énigmatique ? Nous honorons à travers le nom de ce festival la sagesse de nos communautés. NYANSAPO, est un adinkra (symboles visuels, créés par les Ashanti du Ghana et les Gyaman de la Côte d'Ivoire) qui signifie nœud de la sagesse, ingénuité, intelligence. La capacité de choisir le meilleur moyen pour atteindre son but, utiliser la connaissance et l'expérience à des fins pratiques.
Et oui, rien que ça, ça promet, alors les sist@s on vous attend et faites passer le mot !
July 28-30, 2017, Mwasi collective is hosting the first edition of the NYANSAPO festival, an event rooted in blackfeminism, activism, and on an European scale. Each year, the festival will be hosted by a different blackfeminist organization in Europe.
We aim to build long-term strategies and solidarities, and that is why it is important to meet, to share so we can keep fighting. For this first edition we have chosen to highlight the idea of how we get organized as blackfeminist movements.
- A space reserved for black women and afab (about 80% of the festival's activities) : debate groups about building strategies, what is our political horizon, support groups, reflexions on blackfeminism and self care
- A space reserved for black people (all genders) : debate groups about postcolonial feminism movements
- A space open to all races and genders : seminars, showcases and exhibitions
Why NYANSAPO ? It might seem weird to you, but with this name for our festival, we chose to honor the wisdown of our communities. NYANSAPO is a adinkra (visual symbols created by the Ashanti of Ghana and the Gyaman of Ivory Coast), which represents the idea a "wisdom nod, ingenuity, intelligence. The ability to choose the best way to reach your goal by using knowledge and experience".
Seems great, right ? Now we are waiting for you sistas, come in numbers and spread the word !
Lien : https://paris.demosphere.eu/rv/55542
Source : https://www.facebook.com/events/7420670559671...
Barrage républicain:
(Mediapart)
Moins d'un mois après le deuxième tour de l'élection présidentielle qui nous demandait à tout-e-s de faire barrage aux fascistes de tous bords, le festival afroféministe européen Nyansapo Fest risque d'être annulé par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Tout ceci avec l'aval d'une organisation soi-disant anti-raciste, la LICRA
Non contente de vouloir l'interdiction, Madame Hidalgo entend criminaliser le collectif afroféministe MWASI en portant plainte pour discrimination.
Tout est parti d'une opération de harcèlement orchestrée par le forum 18-25 ans sur le site jeuxvideo.com avec un objectif clair : faire interdire le festival afroféministe en faisant croire qu'il s'agit d'un festival "interdit aux blancs". Son mode d'action ? Lancer un "raid", une opération de dénigrement collectif et continu sur plusieurs jours visant notamment, à l'aide de hashtags ciblés, des figures ou supports féministes jugé-e-s dérangeant-e-s et ayant une certaine visibilité sur les réseaux sociaux . Dans le cas du festival Nyansapo, on peut voir plusieurs membres et utilisateurs du forum 18-25 débattre et élaborer le raid du 27 mai sur le forum de discussion du site ainsi que sur la plateforme Discord. Les échanges valent leur pesant d'or : aux considérations sexistes de la plus belle eau et juridico-bricolos, se mêlent des propos ouvertement racistes et même un appel à Henri de Lesquen. Cette figure notoire du twitter raciste a été condamnée récemment pour ses propos négrophobes sur les "congoïdes" et est connue pour la promotion régulière du retour à la pratique de l'esclavage des Noirs en vertu de ses prétendues qualités civilisatrices et domestricatrices. Voilà, donc pour la source première de la LICRA et la maire de Paris.
Entre-temps, la LICRA décide également de dénoncer ce festival prétendument "interdit aux blancs". La LICRA s'est-elle donnée la peine de lire le programme avant de reprendre une fausse information relayée par des fascistes d'un forum dont le racisme, le sexisme, et l'homophobie ne sont plus à prouver ? Quiconque sait lire et est doté d'un minimum de bonne foi sait que tout ceci n'est que diffamation. Le festival est ouvert à tout-e-s, seuls certains ateliers sont en non-mixité.
La mairie de Paris et la LICRA ont répondu aux vœux de la fachosphère et des élus du Front National en appelant à l'interdiction d'un festival féministe. Notons que la mairie de Paris et la région Ile-de-France financent différents projets et festivals avec des espaces non-mixtes femmes, ce qui dérange ici c'est le fait que MWASI soit une organisation composée de Noires. Ce n'est pas anodin que des espaces réservés aux femmes noires soient vus comme "interdits aux blanc.he.s", alors qu'il ne sont accessibles ni aux hommes noirs, ni aux membres d'autres communautés.
Cet événement n'est évidemment pas isolé, il ne surgit pas dans un contexte neutre : plus tôt cette année, trois mois avant le désormais discours-marronnier du "barrage au FN" à l'occasion de chaque échéance électorale, un cabaret du 15e arrondissement annonçait fièrement sa rénovation. Le projet aux relents colonialistes et raciste approuvé et bénéficiant de subventions de la ville de Paris a pourtant provoqué la mobilisation de femmes noires se rattachant au mouvement afroféministe autour de son contenu et son nom "Bal Nègre". Une pétition en ligne, plusieurs jours de présence active sur les réseaux sociaux et une manifestation plus tard, l'établissement était débaptisé. Anne Hidalgo s'était alors gardée de s'exprimer sur la question.
Il y a quelques semaines, l'université de Paris VIII Saint-Denis avait tout fait pour annuler et empêcher la tenue d'un festival féministe anticolonial, en empêchant les étudiant.es en leur refusant des accès à des salles, l'année dernière c'est le Camp d'été décolonial qui était menacé d'annulation et dernièrement un colloque sur l'intersectionnalité..
Nous remarquons que le rassemblement annuel du Front National depuis près de quarante ans en place publique ne suscite pas les mêmes angoisses chez la LICRA et Anne Hidalgo. Partout en France, depuis plusieurs mois déjà, les initiatives identitaires fleurissent avec l'ouverture de bars identitaires à Lille et à Lyon, ville où le mouvement ultra-violent du GUD défile dans les rues sans être plus inquiété. En mars dernier, un article belge mentionnant la tenue d'un camp d'entraînement paramilitaire européen ouvert, cette fois-ci, à tout nationaliste inquiet de la montée du "multiculturalisme", est passé inaperçu... Tandis que la violence physique à l'encontre des groupes racisés s'organise concrètement faisant redouter dans les mois à venir la multiplication des agressions racistes, on peut s'interroger de l'alignement de la LICRA et la mairie de Paris sur l'agenda de l'extrême-droite.
Cet épisode montre l'alliance objective de l'extrême droite et de la gauche lorsqu'il s'agit de luttes anti-racistes autonomes menées par les personnes racisées.
Nous apportons tout notre soutien au collectif Mwasi qui depuis sa création n'a eu de cesse de poursuivre un combat pour la justice sociale. Ce festival s'inscrit dans ce combat et il serait honteux que Madame Hidalgo l'interdise.
A Bon Entendeur
Maboula Soumahoro, enseignante
Clumsy, blogeuse et auteure
Rokhaya Diallo, journaliste et auteure
Françoise Vergès politologue
Eva Doumbia, metteure en scène
Amandine Gay, réalisatrice
Sihame Assbague, journaliste & militante antiraciste
Kiyémis, blogeuse afroféministe
Alice Coffin, journaliste féministe et lesbienne
Mrs Roots, auteure
Sylvie Tissot, professeur de science politique à l'université Paris 8
Many Chroniques, enseignante et militante afroféministe
Gia Abrassart, journaliste
Colonel Nass'
@Emeutes_ameres
@gotttheblues
@serenblackity