La dernière couverture, Matthieu Dixon, éditions Jigal

Les éditions Jigal qui ont pour habitude de découvrir de nouveaux talents, nous révèlent avec La dernière couverture, Matthieu Dixon, un auteur qui réussit son entrée dans le petit monde du polar.

 

Les meilleurs polars sont souvent ceux qui sont ancrés dans un milieu professionnel bien défini. C'est le cas ici. La fameuse couverture, c'est celle des magazines. Le genre de photographies People, chanteurs, politiciens ou vedettes des médias. Cela vaut cher pour le photographe et peut rapporter gros pour le torchon qui publie ces clichés souvent volés. Dans La dernière couverture, deux journalistes bossent ensemble, Bernard et Raphaël. Ce dernier est jeune reporter et son pote déjà célèbre est devenu sa référence. Alors quand Bernard meurt subitement dans un crash d'hélicoptère, l'affaire semble un peu douteuse. Pour la police, toujours dans la facilité, c'est un accident. Pourtant la famille est dubitative et Raphaël va s'immiscer dans l'enquête, certains faits s'avérant assez troublants. Surtout quand on apprend que son pote journaliste était en relation avec des services de renseignement.

 

Dans ce roman aussi subtil que prenant, Matthieu Dixon fait pénétrer le lecteur dans la jonction discrète entre le monde des médias et le monde du renseignement. Une sorte d'entre-deux où un épais brouillard d'informations stérilise parfois la vérité. Lire ou relire l'indispensable Noam Chomsky, La fabrique du consentement (1988). Au fil des pages, l'intrigue se précise et l'on pense parfois au suicide de Bérégovoy, aux écoutes téléphoniques ou au trop fameux Ziad Takieddine. Si les fake news sont partout, parfois ce sont aussi des photographies qui éloignent du réel. Tout cela bien entendu ayant un but. Rien de gratuit, sur aucun plan. L'argent et le pouvoir sont bien là. A cet instant-là, on se souvient que presque tous les médias appartiennent à cinq ou six milliardaires... Le monde des médias, Matthieu Dixon le connaît bien, il y a travaillé, avant de se consacrer à l'écriture en 2009. Pourtant la pourriture ambiante peut être combattue. Des lanceurs d'alerte prennent des risques un peu partout. Avec courage. Un thriller politique comme nous les aimons. Nous attendons déjà avec impatience le prochain roman de Matthieu Dixon. Un nom à retenir.

 

Dan29000

 

La dernière couverture

Matthieu Dixon

Éditions Jigal

2018 / 208 p / 18 euros

 

Le site de l'éditeur

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MEDIAS :

LA DERNIÈRE COUVERTURE de MATTHIEU DIXON par MEDIAPART
[Criant de réalisme… Un style vif… Une intrigue excellente, écrite avec beaucoup de justesse]
 
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LA DERNIÈRE COUVERTURE de MATTHIEU DIXON par LE RAYON POLAR
« un thriller haletant aux odeurs de soufre, cette odeur asphyxiante qui stagne sous les arcades de la raison d’État où mieux vaut ne pas avancer à découvert.»
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LA DERNIÈRE COUVERTURE de MATTHIEU DIXON par LYVRES
[Roman d'espionnage plus que roman policier, Matthieu Dixon plonge dans les coulisses de la presse. Le constat n'est pas très glorieux, entre les vrais/fausses photos volées, les arrangements entre amis pour relancer une carrière, pour en couler une autre qu'elle soit artistique mais surtout politique. ]
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LA DERNIÈRE COUVERTURE de MATTHIEU DIXON par UNWALKERS
[Une profonde réflexion sur la presse, tant craint des arcanes du pouvoir. L’auteur sème le doute et passe en revue quelques dizaines d’années de photos chocs, de morts suspectes et de diverses affaires d’état… Un regard acerbe et juste sur une société manipulée jusqu’à l’os… Édifiant ! ]
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LA DERNIÈRE COUVERTURE de MATTHIEU DIXON par GOLIATH
[Ici, le meurtre est une œuvre d’art, un crime parfait à faire baver de jalousie les assassins reconnus coupables ! La pression psychique, l’adrénaline et le danger sont de la partie en permanence. Meurtres, argent sale, complots, mafieux aux gants blancs avec des militaires galonnés aux commandes : tout y est pour en faire un thriller de choc.]
 
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« Chaque page est une découverte, un revirement, rythmé, stylisé, incisif, le lecteur est embarqué et la quête de la vérité, la peur au ventre, en proie à une angoisse permanente pour jauger du taux de réussite de ce grain de sable face à la grande machine étatique à corrompre! La simple question à poser à Jigal est celle-ci : mais quel est votre secret pour toujours trouver de nouvelles pépites ?»
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