Les milliers d’« enfants-Dépakine » et leurs familles ne sont pas les seules victimes de Sanofi. Le géant pharmaceutique se voit aujourd’hui au cœur d’un nouveau scandale sanitaire et environnemental, l’ayant amené à fermer l’une de ses usines dans les Pyrénées-Atlantiques.
Quatrième groupe pharmaceutique mondial, le géant Sanofi n’en n’est pas à son premier scandale sanitaire, et encore moins en ce qui concerne la Dépakine. Cet antiépileptique, commercialisé par Sanofi dans les années 60, est à l’origine de milliers de cas de malformations, de retards mentaux et d’autisme chez les enfants de femmes traitées pendant leur grossesse à la Dépakine.
Le scandale qui entoure ce médicament n’en fini pas de croître, car il révèle les liens étroits entretenus entre le géant pharmaceutique à son origine et les « experts » médicaux qui refusent d’interdire la Dépakine aux femmes enceintes, mais aussi l’inertie de l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
C’est aujourd’hui une nouvelle affaire qui éclate autour de Sanofi et la Dépakine, montrant que les victimes de ce géant pharmaceutique sont encore plus nombreuses que ce qu’on pourrait croire.
C’est cette fois-ci autour de son usine à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, que le scandale a éclaté. L’association France Nature Environnement (FNE) a lancé l’alerte lundi, relayée notamment par Mediapart et France Info : il y a des « matières dangereuses à des taux astronomiques » sur le site où est produit la Dépakine, à Mourenx. Solvants chimiques cancérogènes à très haute dose dans l’air, rejetés par les cheminées de l’usine, jusqu’à 190 000 fois plus que la dose autorisée pour le bromopropane, l’un des principaux composants chimiques de la Dépakine !
Ces chiffres impressionnants ne sont pas les seuls déclencheurs de scandale. En effet, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques était au courant depuis plusieurs mois déjà. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) avait rédigé un rapport à sa demande en avril, qui alertait sur la disproportion entre les taux de composés organiques volatiles autorisés dans l’air (110 mg/m³) et leur émission réelle, de « 770 000 mg/m³, soit 7000 fois plus que la norme autorisée ».
« Si ces dépassements ont été possibles c’est parce que Sanofi ne contrôlait pas les trois colonnes de l’usine, mais une seule. Jamais contrôlées, les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l’air » communique la FNE. De son côté, les porte-paroles de Sanofi ont annoncé qu’une enquête interne avait été diligentée, et que l’usine de Mourenx serait fermée en attendant « d’opérer les améliorations techniques indispensables à un retour à la normale ». Une décision saluée par Nicolas Hulot et Agnès Buzyn, ministres de la Transition écologique et de la Santé, dans un communiqué commun.
Ainsi, ce ne sont pas les dangers environnementaux graves, les risques de cancer ou tout autre considération écologique ou sanitaire, qui a poussé Sanofi et les relais gouvernementaux à réagir. Car l’usine n’a fermé que ce lundi 9 juillet, pour des faits qui sont connus depuis au moins trois mois. C’est donc l’atteinte à l’image de la marque qui a déterminé la décision du géant pharmaceutique, d’autant plus dans la foulée d’un scandale qui dure autour des conséquences de la Dépakine sur les enfants des femmes qui en ont pris pendant leur grossesse.
SOURCE/ REVOLUTIONPERMANENTE.FR