13.09.2018 Les six militant-e-s de la Confédération paysanne, dont son porte-parole national Laurent Pinatel, poursuivis pour les actions syndicales menées en septembre 2013 et mai 2014 contre la ferme-usine des 1000 vaches à Drucat (Somme), viennent d'être condamnés au civil, à verser solidairement 120.000 euros de « dédommagements » aux tenants de la ferme-usine.
La justice leur a toutefois donné en partie raison puisqu'il était demandé initialement une somme beaucoup plus importante de l'ordre de 200.000 euros.
Il s'agit cependant d'une sanction financière lourde et inique pour les militant-e-s d'un syndicat agricole qui ont agi collectivement et sans violence pour défendre l'intérêt général face à ce symbole de l'industrialisation de l'agriculture. Ces mêmes militant-e-s qui, lors du procès au pénal en 2015, avaient été qualifiés de « lanceurs d'alerte » par la cour d'appel d'Amiens.
Si cette condamnation est aussi un mauvais signal pour la liberté d'action syndicale, elle n'entame en rien la détermination de la Confédération paysanne à prendre ses responsabilités pour lutter, partout où il le faudra, contre l'industrialisation de l'agriculture qui touche toute les filières et détruit l'emploi paysan.
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Confédération paysanne du Rhône, très en colère.
L'info est tombée ce matin...
120 000 euros pour avoir alerté la société sur les conséquences de l'industrialisation de l'agriculture 😲😧😠 ?!?!?
C'est une blague ???
Réaction de Laurent Pinatel notre Porte-Parole national, qui faisait partie des inculpés :
"120.000 euros, c'est énorme pour une structure comme la Confédération Paysanne. C'est ni plus ni moins que la volonté de nous taper très fort au portefeuille pour qu'on engage moins d'actions et qu'on se calme. Mais ça n'enlève rien à notre motivation. Il y a eu des conséquences matérielles, certes, mais elles sont autrement moins importantes que toutes les conséquences que la ferme des 1000 vaches a entraîné dans les exploitations françaises. Il y a des gens qui avaient 40 vaches et qui se sont sentis obligés de monter à 70 ou à 100 vaches pour rester concurrentiels. Donc, tous les paysans qui ont perdu pied parce qu'on leur a dit qu'avec 40 vaches ils allaient disparaître, pour tous ces dommages, il faudra un jour que le groupe Ramery rende des comptes à l'ensemble de la société."
Un point positif cependant :
"La ferme usine des 1000 vaches devait être la première pierre d' une large série de ferme usine laitières. ELLE RESTERA LE DERNIÈRE ! Nos combats ont payé. Ne baissons pas les bras et continuons de revendiquer, de dénoncer, de construire d'autres horizons !"
https://www.francebleu.fr/…/ferme-des-1000-vaches-des-milit…
SOURCE / CONFEDERATIONPAYSANNE.FR