Retraites complémentaires. Une réforme qui va faire mal !
Bonus-malus pour inciter à travailler plus longtemps, hausse des cotisations… La réforme des régimes de retraites complémentaires, qui entre en vigueur au 1er janvier, va avoir des conséquences financières majeures pour presque tous les salariés.
Pourquoi Agirc et Arrco fusionnent-ils ?
Les deux régimes de retraites complémentaires des salariés (Agirc et Arrco) vont fusionner au 1er janvier, suite à une réforme adoptée en 2015 par les partenaires sociaux, afin de renflouer leurs caisses. Les modalités de cotisations et de calcul des pensions seront harmonisées. La valeur du point, qui permet de calculer le montant des pensions, sera alignée sur celle de l’Arrco. Pour mémoire, l’Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) concerne les salariés du privé, cadres compris. Ces derniers cotisent à l’Arrco jusqu’à un certain niveau de leur salaire (3 311 euros) puis, au-delà, à l’Association générale des institutions de retraite des cadres (Agirc).
Quel impact pour les futurs retraités ?
Les salariés nés à partir de 1957 seront soumis à un bonus-malus les incitant à travailler un an de plus, une fois remplies les deux conditions nécessaires pour une retraite à taux plein (âge légal et durée de cotisation). Un salarié disposant de toutes ses annuités et qui prendra sa retraite à 62 ans aura une retraite complémentaire minorée de 10 % par an pendant trois ans, puis une retraite à taux plein à 65 ans. S’il travaille jusqu’à 63 ans, aucune minoration ne lui sera imposée. S’il décale sa retraite de deux ans, il bénéficiera pendant un an d’un bonus de 10 %, bonus qui grimpe à 20 % s’il travaille trois ans de plus, et à 30 % pour quatre ans de plus.
Tous seront-ils concernés ?
Les personnes pouvant partir dès 60 ans (carrières longues) et celles devant travailler au-delà de 62 ans pour avoir toutes leurs annuités seront également concernées par ce système, qui s’applique au maximum jusqu’à 67 ans. En revanche, les nouveaux retraités exonérés de CSG seront dispensés, ceux qui sont soumis à son taux réduit pourront subir des décotes de 5 % pendant trois ans. Des dérogations sont également prévues pour les salariés handicapés et les aidants familiaux.
Quel impact pour les salariés ?
En 2019, les salariés cotiseront plus, notamment en raison de l’augmentation de deux points du « taux d’appel », de 125 à 127 %, qui n’ouvre pas de droits nouveaux. D’après l’Agirc-Arrco, les cotisations d’un salarié non-cadre rémunéré 2 206 euros bruts par mois en 2018 augmenteront de deux euros par mois pour le salarié, de six euros pour son employeur. Pour un cadre rémunéré 4 749 euros bruts par mois, l’augmentation est de 19 euros par mois pour le salarié, de 31 euros pour l’employeur.
Que représente actuellement la pension complémentaire ?
La pension complémentaire représente environ un tiers de la retraite globale des non-cadres. Elle atteint en moyenne 402 euros par mois pour un homme, 247 pour une femme. La retraite complémentaire représente plus de la moitié de la pension totale des cadres, avec 843 euros bruts mensuels en moyenne pour un homme, 343 euros pour une femme.
Les autres changements pour les retraités au 1er janvier
Revalorisation des retraites de base. Les retraites de base seront revalorisées de 0,3%, nettement moins que l’inflation. Cette sous-indexation concerne aussi certains régimes complémentaires (travailleurs indépendants, salariés du BTP, contractuels de la fonction publique), ainsi que les pensions d’invalidité et les prestations pour accident du travail ou maladie professionnelle.
Annulation de la hausse de la CSG pour certains retraités. La CSG baissera pour 5 millions de retraités. Leur taux de prélèvement passera de 8,3% à 6,6%. La mise en oeuvre pourrait prendre plusieurs mois et les bénéficiaires seront remboursés rétroactivement.
Publié par anti-k.org
SOURCE/ FRONTSYNDICAL-CLASSE.ORG