La route de Lafayette, James Kelman, éditions Métailié

Alors que les éditions Métailié fêtent leur quarante ans, elles publient un nouveau roman de l'auteur écossais James Kelman : La route de Lafayette.

 

 

Au centre de cette belle histoire, un adolescent, Murdo. A seize ans pas facile de perdre sa mère, après avoir perdu sa sœur quelques années auparavant. Face à une telle situation, son père décide de l'emmener loin de son Ecosse natale, vers d'autres membres de la famille, installés aux États-Unis. Parfois le voyage peut panser des plaies. Père et fils vont se retrouver dans le sud profond des États-Unis, dans une petite ville où vivent des cousins. Entre deux bus longue distance, Murdo, accordéoniste, fait alors la connaissance d'une famille de musiciens de zydeco qui l'invite à venir jouer avec eux lors d'un grand concert quelques jours plus tard en Louisiane. Il faut dire que le gamin est particulièrement doué. Mais pour lui, rien n'est simple. Ni découvrir ce nouveau pays aux habitudes si lointaines de l’Écosse, ni les rapports assez compliqués avec son père, toujours plongés dans ses livres afin de mieux exorciser le chagrin.

 

Cela fait maintenant vingt ans que James Kelman est traduit en français, depuis Le poinçonneur Hines, et quatre ans que nous chroniquons ses romans (Si tard, il était si tard, en 2015) et (Mo a dit, en 2017). Signalons qu'il a obtenu le prestigieux Booker Prize en 1994. Le lecteur, dès le début du roman, entre dans la peau de Murdo, et se laisse subjuguer par l'humanisme tendre que Kelman nous offre dans cette histoire. Faire son deuil n'est pas facile, grandir non plus, et plus d'une fois la musique peut aider à tout cela. Encore une fois, James Kelman nous offre un roman au ton juste, sensible, intelligent, avec de nombreux dialogues qui sonnent vrais, illustrant la difficulté relationnelle entre ce père et ce fils malgré un amour réel. Si pour certains la musique est une distraction, un plaisir, un besoin, pour d'autres elle est aussi une souffrance exprimée comme dans le blues ou le jazz, et parfois un moyen de se réaliser, de devenir un homme en construisant ses espoirs d'adolescent. Un grand roman d'une rare justesse de ton.

 

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La route de Lafayette

James Kelman

Traduit de l'anglais (Écosse) par Céline Schwaller

Éditions Métailié

Bibliothèque écossaise

2019 / 384 p / 22,50 euros

 

Site de l'éditeur

 

Lire aussi notre article sur :  Mo a dit, James Kelman

Lire notre article sur : Tard, il était si tard, James Kelman

 

Tag(s) : #lectures
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