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Hong Kong a connu lundi 5 août la plus importante journée de grève de son histoire.
Cela est d’autant plus marquant que :
les grèves sont habituellement très rares à Hong Kong,
faire grève pour des raisons politiques n’est pas autorisé par la loi, et donc passible d’éventuelles sanctions.
Une telle détermination témoigne de l’ampleur de la crise que traverse l’ancienne colonie britannique, rétrocédée en 1997 à la Chine.
Ses habitant.es sont farouchement attaché.es au maintien de la liberté d’expression et d’organisation, qui sont gravement menacées par un projet d’amendement à la loi sur l’extradition. Si celui-ci était adopté, toute personne présente à Hong Kong pourrait en effet être jugée sur le continent, c’est-à-dire par des tribunaux strictement soumis au pouvoir de Pékin.
Obtenir que les pouvoirs executif et législatif soient enfin élus au suffrage universel, fait également partie des cinq revendications prioritaires de la grande majorité des hongkongais.es.
Hong Kong a été en grande partie paralysé :
Les deux secteurs phares de Hong Kong ont été particulièrement touchés : le transport aérien, et le secteur bancaire.
https://scmp.com/business/bankingfinance/article/3021465/standardchartered-hang-seng-bank-close-branches-citywide
https://scmp.com/news/hong-kong/hong-kong-economy/article/3021565/hong-kong-international-airport-plays-catch-after
Un grand nombre de fonctionnaires étaient également de la partie. Dans le cadre de la préparation de cette journée, 40 000 d’entre eux·elles s’étaient préalablement rassemblé·es vendredi 2 août à la sortie du travail.
La grève semble avoir été moins suivie dans les transports en commun. Mais le trafic a été néanmoins très perturbé suite à des opérations de blocage des transports ferroviaires, de grandes artères et de tunnels routiers.
En pleine période de congés scolaires, le secteur de l’enseignement ne pouvait malheureusement pas jouer le rôle qui aurait pu être le sien : les enseignant.es représentent en effet la majorité des membres de la centrale syndicale HKCTU qui appelait à la grève générale.
Plusieurs rassemblements massifs ont par ailleurs été organisés. Des heurts violents se sont une nouvelle fois produits avec la police et de nombreuses arrestations ont eu lieu.
La solidarité avec ce courageux combat est plus nécessaire que jamais
SOURCE / ESSF