Nous recevons ce communiqué des gens du voyage, habitants l’aire d’accueil de Petit-Quevilly située à 500 mètre de Lubrizol. Après différents appels à l’aide, la Métropole les invite à déménager à leurs frais dans d’autres aires ne prenant ni en compte leur situation financière, ni la scolarisation de leurs enfants. Ils sont à nouveau laissés pour compte dans cette affaire « Lubrizol » au détriment de leur mode de vie et de leur santé.
Communiqué de Presse
J+16 après l’incendie de l’usine Lubrizol
Refus de la Métropole de répondre à l’appel au secours des habitants de l’aire
d’accueil des gens du voyage de Petit-Quevilly
À 500 mètres à peine de l’usine Lubrizol, les habitants de l’aire d’accueil de Petit-Quevilly ont été les premiers à subir les préjudices de l’incendie. Comme ils l’ont dit alors publiquement, ils souhaitent que les aires d’accueil ne soient jamais plus localisées en mitoyenneté des usines Seveso. Aucune mesure de protection n’a été prise au moment de l’incendie : nul ordre d’évacuation de l’aire d’accueil n’a été donné et le confinement n’a pas pu être possible dans les caravanes. Livrés à eux-mêmes, les habitants ont essayé tant bien que mal de protéger leurs enfants. Depuis l’accident industriel, l’aire est visiblement très polluée. Dans un courrier adressé à la Métropole, les habitant.e.s ont lancé officiellement un appel au secours (annexe 1).
Se manifestant aujourd’hui seulement, soit 16 jours après l’incendie, la Métropole n’a pas répondu à leur demande, n’envisageant aucun relogement d’urgence sur un terrain provisoire. Par l’intermédiaire du gardien de l’aire, elle a seulement fait savoir aux habitants qu’ils pouvaient déménager à leurs frais sur les emplacements libres des autres aires d’accueil du département dont elle a la gestion (annexe 2). Précisons que Petit-Quevilly est l’aire d’accueil la moins chère des environs et que ses habitants n’ont pas tous les moyens de faire face à des tarifs plus élevés. La Métropole ignore en outre la demande des parents d’une continuité dans la scolarisation de leurs enfants. Elle ne se soucie pas non plus du sort de Madame ****, handicapée. Enfin, depuis l’incendie, malgré des conditions sanitaires effroyables sur place 1, la Métropole a continué d’exiger le paiement des loyers, comme si de rien n’était…
Sous le choc de l’incendie, le 2 octobre 2019, les habitants de l’aire d’accueil avaient porté plainte contre personne non dénommée pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « omission de porter secours ». Si l’indifférence de la Métropole se confirmait, les habitants de l’aire n’auraient d’autre choix que d’envisager une nouvelle plainte. Faudra-t-il en venir au procès ? Il est pourtant encore temps de réagir d’une façon plus digne et plus humaine !
1. Depuis 1997, l’aire d’accueil du Petit-Quevilly ne répond ni aux recommandations des lieux situés près d’une zone Seveso, ni aux normes sanitaires fondamentales. Pour 2 euros 50 par jour (sans compter l’eau et l’électricité), les habitants de l’aire d’accueil ne disposent sur leur emplacement ni d’eau chaude, ni d’évier, ni de douche individuelle, ni de prise électrique dite « caravane ». Ils peuvent prendre une douche dans un local collectif qui est ouvert deux heures par jour et cela seulement cinq jours par semaine (quand les gardiens sont présents). Précisons également que depuis plus d’un an, des dépôts sauvages d’amiante se sont multipliés autour du périmètre de l’aire d’accueil, mais que la Métropole n’a jugé bon de faire venir le désamianteur que le vendredi 11 octobre après le passage d’un expert et d’un huissier envoyés et payés par les habitants eux-mêmes.
SOURCE / ROUENDANSLARUE.NET