En janvier dernier, les éditions Belfond ont publié le deuxième roman de James Anderson, La route 117 qui a confirmé le talent de cet auteur né à Seattle, et déjà remarqué en 2017 pour Desert Home.
Dans un coin perdu de l'Utah, une route aussi désolée que désolante. De vastes étendues désertiques où parfois tente de survivre une poignée d'habitants, dans des lieux sans adresse, sans réseau téléphonique, ni eau courante. Survivre plutôt que vivre. C'est là que travaille Ben Jones qui vient de perdre sa femme. Ben est chauffeur routier, il essaie lui aussi de survivre, permettant, avec son semi-remorque, la livraison indispensable d'eau, pièces automobiles ou nourriture pour chevaux. Cela entre deux villes distantes de 160 kilomètres, reliées par cettee route 117. Tout allait bien jusqu'au moment où dans une station-service submergée par la neige, il se retrouve avec un gamin et un gros chien, avec juste un étrange message de Pedro, lui demandant de garder son fils !
Ceci n'étant que le tout début de cet excellent roman noir. La situation se corse assez vite quand Ben récupère aussi le bébé de sa très jeune voisine et qu'un peu plus tard, alors qu'il est à la recherche de Pedro, qu'il connaît à peine. Son habituelle routine sur le long ruban d'asphalte va être de plus en plus perturbée. La tension montant encore d'un cran quand un des amis, John, prédicateur arpentant au quotidien la route 117 avec une croix sur le dos, est retrouvé plus mort que vif sur le bord de cette route. Ben a bien envie de comprendre ce qui a pu arriver à son pote. Double mission pour Ben, retrouver le chauffard, mais aussi le père de l'enfant. Beaucoup de questions, peu de réponses, d'autant plus que viennent s'ajouter au tableau, un camion-fantôme, un type armé et pas mal de dangers. Forte tension du début à la fin de ce roman original sur cette partie des États-Unis où végètent les laissés pour compte. En France ceux qui ne sont rien sont dans les gares, dans l'Utah ils sont autour de la route 117.
Dan29000
La route 117
James Anderson
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Clément Baude
Éditions Belfond
2020 / 352 p / 21 euros