27.03.2020
Alors que les fermetures des marchés ont fortement impacté de nombreux paysans dans les territoires, se pose la question du rôle que pourraient jouer les AMAP et les réseaux d’AMAP pour renforcer les solidarités avec le monde paysan.
Partage des réflexions et propositions issues d’une réunion d’échange entre des amapiens et paysans de différents réseaux et du MIRAMAP du 26.03.2020
Les AMAP peuvent être force de proposition pour accueillir, si elles le souhaitent et surtout si elles le peuvent, de nouveaux amapiens et tisser de nouveaux partenariats avec des paysans d’autres AMAP qui auraient perdu des débouchés ou encore avec des paysans de leur territoire qui n’auraient jamais été en AMAP,
L’enjeu est alors d’être en capacité d’accueillir des nouveaux adhérents ou de nouveaux paysans dans les meilleures conditions possibles alors que la situation de crise que nous vivons compliquent énormément la vie des AMAP /et notamment les échanges nécessaires au partage du projet AMAP et avec des nouveaux. D’autres espaces de dialogue sont alors à trouver pour s’assurer d’un partage de valeurs et d’engagements réciproques portés par la Charte des AMAP .
Pour tisser un nouveau partenariat avec un paysan qui n’aurait jamais été en AMAP, nous invitons les groupes d’amapiens à alimenter vos décisions en vous concertant avec vos paysans déjà partenaires ainsi qu’avec votre réseau d’AMAP local ou encore les partenaires du développement agricole locaux (Adear et GAB notamment), ce dans la perspective d’éviter toute mise en concurrence entre paysans dans le territoire.
Nous rappelons que la Charte des AMAP et les principes 1 et 2 ’une démarche d’agriculture paysanne ’ et ’une pratique agro-écologique’ sont des guides précieux pour aiguiser vos choix de nouveaux partenariats. Faute de pouvoir faire des visites évaluatives de fermes et de pouvoir approfondir la connaissance des pratiques des paysans, orienter les choix vers celles et ceux qui sont labellisés Bio ou sous mention Nature et Progrès ou Demeter ou encore en conversion peut être un critère important d’aide à la décision dans l’urgence.
A chaque AMAP de réfléchir à la situation et aux éventuelles possibilités.
Les AMAP sont très fortement mobilisées pour assurer chaque semaine les livraisons dans les meilleures conditions possibles et ainsi maintenir le soutien aux fermes. Les énergies bénévoles et des paysans partenaires ont été mises à rude épreuve depuis 15 jours et les semaines à venir vont nécessiter de poursuivre les efforts collectifs. Saluons encore ici ces mobilisations ! Ce n’est donc pas forcément évident actuellement de pouvoir accueillir de nouveaux membres amapiens ou paysans et l’objectif est alors d’expliquer le refus que l’AMAP formulerait pour qu’il y ait une bonne compréhension de cette position.
Les coups de main à la ferme : nombre d’entre vous s’interrogent par ailleurs sur comment continuer à soutenir les paysans dans les besoins de ’coups de main’ qu’ils auraient sur la ferme.
Si les activités ‘pédagogiques’ des amapiens sur les fermes partenaires peuvent apparemment être maintenues, notamment du fait que les AMAP sont assurées pour ce type d’activités, nous n’avons pas encore de réponses des autorités nationales concernant des justificatifs de déplacements adaptés.
Par ailleurs, nous invitons à une forte concertation avec les paysans. Certains s’interrogent sur leur capacité à accueillir des bénévoles sur la ferme dans de bonnes conditions en termes de sécurité sanitaire (et sur leur responsabilité) ou encore en terme de disponibilité pour partager le métier alors qu’il y a un souci d’efficience pour assurer nombre de taches… Trop de bénévoles ne connaissant pas la ferme, ni les bases du travail agricole n’est peut-être une solution adaptée…
Info partagée le 24.03.2020 par le Réseau AMAP IDF :
Le ministre de l’agriculture a déclaré ce matin sur BFMTV aux personnes confinées chez elles et au chômage technique qu’il fallait "rejoindre la grande armée de l’agriculture française".... Une plateformea été mise en ligne pour que les paysan.ne.s puissent demander de l’aide et que les citoyen.ne.s puissent proposer leurs bras. Paysan.ne.s, si vous avez besoin d’aide, coordonnez-vous avec vos amapien.ne.s, et indiquez-le sur la plateforme. Amapien.ne.s, inscrivez-vous sur la plateforme et proposez votre aide à votre paysan.ne. Ainsi, cela permettra d’officialiser votre aide. Dès qu’on en sait plus, on vous tient informé.e.s.
La semaine prochaine nous approfondirons cette question-là collectivement !
Facile à dire, pas si simple à réaliser car la création d’une AMAP demande du temps et du dialogue pour que se tissent des liens et une organisation collective solide pour bâtir un socle commun de valeurs, d’engagements et de coopération pérenne…
Mais cette crise sanitaire invite aussi aux réflexions existentielles, terreau de la construction d’alternatives collectives, alors pourquoi pas ?
A voir comment ce serait alors possible de créer une AMAP sans faire de réunion publique, ni de visite de ferme… et le tout évidemment sans désincarner le projet AMAP de ses fondamentaux portées dans la Charte des AMAP sous prétexte de l’urgence.
A méditer collectivement.
Relayer la diversité des initiatives possibles pour s’alimenter et trouver d’autres débouchés
La FNAB et la Confédération Paysanne ont rassemblé un ensemble de solutions à partager largement - les AMAP en faisant partie, avec d’autres :
· Lien vers la liste de plateformes pour vendre et acheter en ligne (sans logistique de livraison) – outil non exhaustif et mis à jour régulièrement
· Lien vers les initiatives locales et lien vers la newsletter Territoires Bio– mise à jour régulière
Partager nos savoirs et savoir-faire
Les AMAP et réseaux d’AMAP peuvent être force de propositions dans les territoires pour partager avec les autorités et aussi les partenaires du développement agricoles locales leur expérience en matière d’organisation des livraisons notamment pour soutenir la création de groupements d’achats solidaire.
Continuons à croiser nos regards et réflexions !
L’équipe du MIRAMAP
SOURCE/ MIRAMAP.ORG