Le Sénat signe aussi un chèque en blanc aux grandes entreprises polluantes
Budget : le Sénat ignore les recommandations du Haut Conseil pour le climat et signe lui aussi le chèque en blanc aux grandes entreprises polluantes

Dans la droite ligne du gouvernement, la majorité conservatrice des sénateurs et sénatrices a refusé cette nuit d’imposer aux grandes entreprises des conditions environnementales strictes pour leur recapitalisation par l’État.

 

Les Amis de la Terre, Greenpeace France et Oxfam France dénoncent l’aveuglement des responsables politiques face à l’urgence climatique et leur subordination aux lobbies des industries polluantes.

Ce sont donc 20 milliards d’euros de la poche du contribuable qui vont pouvoir atterrir sur les comptes d’entreprises comme Air France, Renault ou Vallourec, sans aucune exigence que celles-ci transforment en profondeur leur modèle économique, destructeur pour la planète. Présentant le budget rectificatif devant le Sénat mardi, Bruno Le Maire a complètement passé sous silence les impératifs écologiques. Les amendements proposant de conditionner les aides publiques à des plans des entreprises pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ont tous été rejetés. Reste dans le projet de loi une vague incantation à ce que les entreprises choisissent la voie de la transition écologique, sans contrainte ni mécanisme de sanction. Le Sénat a seulement légèrement renforcé le contrôle parlementaire autour de ces opérations de prises de participation de l’Etat.

Dans un rapport publié mardi soir, le Haut Conseil pour le climat appelle pourtant les responsables politiques à ne pas soutenir coûte que coûte des secteurs très polluants, comme l’aérien, mais bien à conditionner ces aides. La loi de finances rectificative ignore totalement les recommandations d’une instance pourtant mise en place par Emmanuel Macron.

 

« Le gouvernement et la majorité des parlementaires ignorent délibérément les alertes des scientifiques et de la société civile pour se laisser guider par des lobbies qui ne veulent que la poursuite du business as usual, responsable des dérèglements climatiques. La France ne se donne pas les moyens de prévenir ou d’atténuer la prochaine crise. Il serait pourtant grand temps de changer de logiciel, d’imposer dès maintenant une transition des secteurs nocifs pour le climat et de mettre en place des solutions de reconversion compatibles avec la transition écologique pour les salarié·es impacté·es », estime Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France.

« Les scientifiques du Haut Conseil pour le climat, que le président Emmanuel Macron a lui-même installé, demandent que les aides publiques soient associées à des conditions écologiques. Après le gouvernement et la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale, les forces conservatrices du Sénat oublient l’urgence de la transition écologique », poursuit Alexandre Poidatz, chargé du financement de la transition énergétique chez Oxfam France.

Contacts presse
  • Cécile Marchand, Les Amis de la Terre, + 33 (0)6 69 97 74 56
  • Cécile Génot, Greenpeace France, +33 (0)6 30 23 52 78
  • Pauline Leclère, Oxfam France, +33 (0)7 69 17 49 63

 

SOURCE  /  AMISDELATERRE.ORG

Tag(s) : #Environnement, #actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :