Après la Martinique, ce dimanche, à Bristol, la statue du plus grand marchand d’esclaves a été déboulonnée, traînée puis jetée dans la rivière Avon par les manifestants du Black Lives Matter.
Cette statue de bronze de 18 pieds, érigée en 1895, a longtemps cristallisée la colère des militants dans une ville qui s’est enrichie grâce à la traite des noirs et l’esclavage entre le 16e et le 19e siècle.
De nombreuses pétitions (certaines ayant recueilli plus de 11 000 signatures) ont demandé son retrait aux autorités de la ville au motif que «Si l’histoire ne doit pas être oubliée, ces personnes qui ont bénéficié de l’esclavage d’individus ne méritent pas l’honneur d’une statue. Cela devrait être réservé à ceux qui apportent des changements positifs et qui luttent pour la paix, l’égalité et l’unité sociale. »
L’entreprise familiale de Colston a transporté plus de 100 000 esclaves d’Afrique de l’ Ouest vers les Caraïbes et les Amériques entre 1672 et 1689, les entassant dans des navires pour maximiser les profits. Les esclaves, y compris les femmes et les enfants, étaient marqués sur leur poitrine avec les initiales de l’entreprise, RAC. Des conditions insalubres, la déshydratation, la dysenterie et le scorbut ont tué plus de 20 000 personnes lors des traversées et leurs corps ont été jetés par-dessus bord.
Pour Karfa Sira Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages,
« il faut saluer l’acuité et la clairvoyance de ces militants du mouvement antiraciste qui bouscule le monde. En faisant le lien avec le racisme sur les murs de nos villes, ils prennent conscience de ces humiliations du quotidien que vivent tous ceux qui vivent les discriminations et les violences. Cela fait de nombreuses années que nous faisons ce travail en France. Et c’est le sens de notre interpellation du président de la République et des candidats au 2e tour des élections municipales dans les villes de Bordeaux, de Biarritz, La Rochelle et Le Havre. »
Regardez l’intervention de Karfa Diallo
SOURCE/ MEMOIRESETPARTAGES.COM