Les multinationales de l’agrochimie sont en train de réussir à imposer leur toute puissance en Europe :
> pendant tout le confinement, leurs puissants lobbys ont adroitement manœuvré pour démonter une à une toutes les avancées obtenues de haute lutte par la société civile pour mieux protéger les pollinisateurs, l'environnement, notre santé… (1)
> offensive après offensive, en violation totale des principes démocratiques et des droits fondamentaux des individus sur leur santé et leur environnement, ils ont obtenu la protection absolue de leurs petits secrets, et la garantie que personne ne pourra mettre le nez dans leurs affaires sous peine d'être poursuivi en justice – associations et journalistes compris… (2)
> en dépit du déclin alarmant des pollinisateurs, ils essayent une fois de plus d'imposer les textes réglementaires qu'ils ont eux même façonnés pour mesurer les effets de leurs substances chimiques sur les abeilles et les pollinisateurs sauvages - qui seront effectués par les autorités pour décider de leur autorisation sur le marché... (3)
...pour pouvoir vendre davantage de pesticides tueurs d'abeilles sans jamais être inquiétés des conséquences sur les insectes bénéfiques, sur la nature, et sur le maintien des chaînes alimentaires.
C’est une prise de contrôle inacceptable de nos institutions pour servir leurs intérêts financiers à court terme, au détriment de l'équilibre harmonieux de la nature qu'ils s'acharnent à détruire pour mieux vendre leurs services et leurs produits...
Il y a urgence à réagir !
Les scientifiques du monde entier sonnent l'alerte sur la disparition massive et dangereuse des insectes, en Europe et dans le monde : près de 40 % des espèces seraient actuellement en danger critique d'extinction, principalement à cause de l'utilisation massive d'intrants chimiques de synthèse en agriculture. (4)
Les abeilles, mais aussi les syrphes, les papillons, les bourdons et l'ensemble des pollinisateurs domestiques ou sauvages qui assurent depuis des millénaires la reproduction des fruits, des légumes, des plantes médicinales et aromatiques dont nous avons besoin pour nous nourrir et rester en bonne santé, sont très gravement touchés.
Sans ces butineurs acharnés, il deviendrait impossible de produire tomates, courgettes ou pommes en quantité suffisante pour nourrir l'ensemble de la population.
Manger une cerise ou une fraise deviendrait un luxe réservé à une petite élite, tandis que la grande majorité de la population devrait se contenter de céréales et fécules enrichies aux vitamines de synthèse, aux additifs chimiques et aux exhausteurs de goût.
Doit-on attendre d'en arriver là pour que les citoyens réagissent enfin pour défendre leurs droits, bafoués depuis des décennies par quelques entreprises ultra-puissantes ?
Alors même que le déclin des abeilles et de tous les pollinisateurs est confirmé par les scientifiques, l'industrie est en train de manœuvrer auprès des institutions européennes pour obtenir carte blanche pour commercialiser encore plus de pesticides toxiques :
Ce n'est pas une plaisanterie : d'ici quelques mois, si personne ne se met en travers de leur chemin, ils pourraient réussir à imposer de nouveaux protocoles d'évaluation de leurs propres produits, servant leurs intérêts, pour faciliter la mise sur le marché de nouvelles substances au détriment des pollinisateurs.(3)
À l'heure actuelle, les tests de toxicité recommandés par les autorités sanitaires européennes sur les nouveaux pesticides avant leur commercialisation sont déjà largement insuffisants : ce sont ces tests qui ont permis, par exemple, l'autorisation des néonicotinoïdes responsables de plus de 20 années de massacre intensif des abeilles…
… et qui n'ont toujours pas été mis à jour, malgré la preuve flagrante de leur inefficacité ! (5)
Ces tests ne prennent pas en considération un grand nombre d'effets des pesticides sur les abeilles, pourtant documentés par des centaines d'études scientifiques (comme la désorientation, la dégradation du système immunitaire, la stérilité des reines, la baisse de capacité de nourrissement, de discernement, d'apprentissage…). Ils ne s'intéressent pas du tout aux effets à long terme sur les pollinisateurs sauvages, et n'envisagent pas que des pesticides puissent avoir des effets accumulatifs ou synergiques lorsque plusieurs d'entre eux sont utilisés dans un même champ, ce qui est très souvent le cas dans la vraie vie !
En 2013, l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, consciente de ces lacunes, a mandaté un groupe d'experts de haut niveau, parmi les meilleurs spécialistes en Europe et dans le monde, pour étudier les failles de ses protocoles d'évaluation et proposer de nouveaux tests qui permettraient de mieux protéger les abeilles et tous les pollinisateurs en écartant du marché les pesticides les plus dangereux.
Les experts ont fait un travail remarquable, validé par l'EFSA et la Commission européenne… mais leurs recommandations n'ont jamais été mises en application.
Les lobbys de l'agrochimie, vent debout contre ces nouveaux protocoles qui mettraient sur la sellette 77 % des pesticides actuellement sur le marché (6), se sont immédiatement rangés en ordre de bataille pour torpiller le travail des experts indépendants.
Ils ont exercé des pressions inédites sur les représentants des États membres de l'Union européenne qui, réunis à huis-clos et sans aucune caméra ni compte-rendu, au sein d'un obscur comité nommé « SCoPAFF », ont rejeté pas moins de 27 fois la mise en application de ces tests salvateurs pour les abeilles et la biodiversité. (7)
Malgré nos demandes et recours, et en dépit de l'appui de la Médiatrice européenne (8), les institutions responsables de ce sacrifice de l'intérêt général au profit d'intérêts financiers privés refusent toujours de rendre des comptes.
La position de chacun des États membres, nécessaire pour connaître ceux qui ont ainsi enterré les « tests abeilles », est scrupuleusement gardée secrète, pour empêcher les citoyens et la société civile de remettre en cause l’impartialité de ces décisions.
Le message aux citoyens est clair : laissez-nous faire nos petites affaires avec les lobbys, et circulez, y'a rien à voir !
Les représentants de l'industrie agrochimique, assurés de leur mainmise sur les décisions européennes, poussent désormais encore plus loin leur avantage en essayant d'imposer leurs propres protocoles de tests...
...Et ils sont en train d'obtenir gain de cause !
D'ici quelques mois, sans une réaction massive et organisée de la société civile et du plus grand nombre de citoyens à travers l'Europe, ils obtiendront peut-être la mise en place de protocoles d'évaluation de leurs produits qu'ils auront eux-mêmes façonnés sur-mesure, et qui admettent, par exemple, la commercialisation et l'utilisation dans les champs de pesticides capables de décimer jusqu'à 20 % d'une ruche d'abeilles (soit 1 abeille sur 5 !). (9)
Ne les laissez pas signer l'arrêt de mort de millions d'abeilles et pollinisateurs sauvages : s'il vous plaît, aidez POLLINIS à organiser la riposte !
► JE FAIS UN DON
Il est encore temps d'inverser la vapeur, mais nos actions doivent être immédiates, habiles et coordonnées.
À force d'un travail assidu de nos équipes, nous avons réussi à faire partie des comités consultatifs de l'EFSA et de la Commission européenne, face aux représentants de l'industrie qui y défendent leurs pesticides.
Depuis plus d'un an, notre équipe se bat là-bas pour la protection des abeilles et des pollinisateurs et la mise en place indispensable des tests préconisés par les experts dès 2013. En face de nous, l'industrie, qui dispose d'équipes et de moyens dont nous pouvons juste rêver, pousse pour un affaiblissement de ces tests qui empêcheraient la commercialisation de nombreux pesticides destructeurs pour les abeilles et la biodiversité et les priveraient de millions d'euros de bénéfices annuels.
Nous avons besoin de tout le renfort possible pour nous aider à tenir ce bras de fer !
De nouvelles informations ont récemment montré que la société Bayer avait déboursé pas moins de 14,5 millions d'euros en lobbying (10) pour tenter de blanchir le glyphosate : imaginez les moyens mis en œuvre aujourd'hui par les firmes pour remporter cette manche décisive sur les tueurs d'abeilles, qui leur ouvrirait la voie vers une commercialisation facilitée de leurs produits les plus dangereux, sans que quiconque ait son mot à dire !
Ces dernières années, grâce au soutien sans faille des donateurs de POLLINIS, nous avons réussi à monter face à eux une équipe experte, capable de rivaliser en compétences scientifiques et juridiques, de décrypter leurs manœuvres et déjouer leurs stratégies, et de formuler des propositions concrètes et efficaces auprès des institutions.
Mais nous avons beau tenter de batailler sur tous les fronts, participer à chaque conférence, marteler sans relâche notre message, mobiliser notre réseau de scientifiques indépendants dès que c'est nécessaire pour faire obstacle aux études financées par l'industrie…
… il faut être honnêtes : nous ne pouvons pas espérer rivaliser efficacement sans un minimum de moyens.
Nous avons fait le choix, depuis la création de POLLINIS, de refuser toute subvention de l'État, de grandes entreprises privées ou de syndicats : c'est ce qui permet aujourd'hui à notre association d'être 100 % indépendante, et de dénoncer sans détours les connivences inadmissibles entre les multinationales agrochimiques et les institutions démocratiques censées œuvrer pour l'intérêt général…
C'est cette indépendance qui nous a permis, historiquement, de nous opposer de toutes nos forces à la loi sur le secret des affaires qui sert désormais de paravent aux industriels pour empêcher l'accès du public et de la société civile aux informations qui les concernent, et pour attaquer en justice les journalistes qui auraient l'outrecuidance d'enquêter sur leurs combines…
C'est cette indépendance qui nous permet, depuis 2012, de dénoncer sans relâche les ravages de l'agriculture industrielle sur l'environnement et la biodiversité, et de nous opposer férocement aux intrants chimiques de synthèse qui déciment les pollinisateurs, polluent nos eaux et nos sols et mettent en danger l'équilibre naturel dont nous avons besoin pour assurer aux générations futures un système alimentaire sain et pérenne.
C'est aussi cette indépendance qui nous permet de monter aujourd'hui au créneau face aux tentatives d'intimidation et de muselage de la part des grands industriels de l'agrobusiness, qui ont obtenu du ministère de l'Intérieur français une cellule de gendarmerie (nommée « Déméter ») spécialement chargée de surveiller et faire taire les opposants à l'agriculture intensive… (11)
Cette indépendance, POLLINIS la doit au courage et à la générosité de ses membres donateurs : sans leur soutien sans faille, aucune de nos actions ne serait possible !
C'est grâce à eux que notre équipe peut agir au quotidien, à Paris et à Bruxelles, pour :
>>> surveiller les manœuvres des lobbys agro-industriels et dénoncer publiquement leur influence sur les institutions et les décideurs politiques ;
>>> s’interposer systématiquement entre eux et les responsables politiques pour faire entendre la voix des citoyens, de la science et de l’intérêt général ;
>>> financer la recherche scientifique indépendante et fournir la contre-expertise nécessaire pour ne pas laisser le champ libre à l'industrie sur le terrain de l'information, et apporter aux responsables politiques des dossiers solides et documentés qui soutiennent notre plaidoyer ;
>>> alerter et mobiliser les citoyens à chaque nouvelle attaque de l'industrie agrochimique sur les abeilles et l'environnement, pour riposter par centaines de milliers et exiger ensemble un système de production alimentaire respectueux de l'environnement et des pollinisateurs dont il dépend ;
>>> saisir la justice quand la démocratie et les droits des citoyens sont bafoués au profit des intérêts particuliers des multinationales agroalimentaires, que ce soit contre la Commission européenne qui refuse toujours de rendre des comptes sur le sabotage des « tests abeilles », ou contre la cellule de gendarmerie Déméter qui entend museler les opposants à l'agriculture industrielle ;
>>> apporter aide et soutien financier aux projets et études de terrain qui permettent de mieux protéger les pollinisateurs et enrayer leur extinction, et mettre en valeur et encourager les alternatives agricoles qui respectent les insectes et l'équilibre harmonieux de la nature.
Tout ce travail, nous ne pouvons l'accomplir que grâce aux dons des membres de l'association – je tiens à les remercier particulièrement pour cela, et les féliciter pour leur engagement admirable dans ce combat primordial pour la vie.
Je sais bien que tout le monde n'est pas prêt à se priver d'une partie de son argent pour aider une cause, et de nombreuses personnes comptent sur l'engagement des autres pour financer des combats qui leur tiennent à cœur.
Mais il faut savoir que sans le soutien, même minime, des personnes qui ont à cœur de protéger les abeilles et tous les pollinisateurs, et de sauvegarder le service essentiel de pollinisation que nous rendent ces petits insectes vulnérables…
… une association comme POLLINIS n'existerait pas.
Il n'y aurait pas de contre-expertise, pas de contre-information, pas de pétition à signer, pas de tribune pour s'exprimer, pas de garde-fou à la toute-puissance des lobbys en Europe… À la place, il y aurait un boulevard pour l'industrie et ses représentants, pour imposer leurs intérêts et leur quête permanente de profits au détriment des abeilles, de l'environnement et de l'intérêt général.
C'est pour cela qu'il est si important que chaque personne participe, à hauteur de ses moyens, pour aider les représentants de la société civile à mener le combat que chaque citoyen isolé ne pourrait mener seul !
POLLINIS ne peut compter que sur ses membres pour agir, c'est ce qui fait sa force, mais aussi sa vulnérabilité. C'est pour cela que je me permets de vous demander, si c'est possible pour vous, de contribuer vous aussi au financement du travail indispensable de notre équipe pour constituer une contre-force solide et efficace aux lobbys à Bruxelles.
Il n'y a pas de minimum de contribution : certains donateurs de l'association donnent 5 ou 10 euros par an, d'autres 1 euro par mois. D'autres peuvent donner 50 euros, 100 euros, 200 ou 500 euros : chacun participe à hauteur de ses moyens, et vous ne serez jamais jugé pour cela !
Au contraire : notre équipe s'assure, par son travail rigoureux et sa gestion exemplaire, reconnue et certifiée par le Comité de la Charte Don en Confiance, que chaque contribution ait un maximum d'impact.
Aussi, si vous le pouvez, s'il vous plaît, faites un don à POLLINIS, du montant que vous jugerez le plus approprié :
► JE FAIS UN DON
Dans les toutes prochaines semaines, votre soutien sera une aide précieuse pour nous permettre d'organiser et continuer la riposte pour :
- Empêcher l'agrochimie d'obtenir des protocoles d'évaluation de ses pesticides qui permettraient la commercialisation et l'utilisation massive de nouveaux tueurs d'abeilles dans nos champs ;
- Obtenir l'adoption des tests efficaces pour évaluer l'impact des pesticides sur les abeilles, comme le préconisent les experts depuis 2013, et empêcher enfin que des substances toxiques pour les pollinisateurs ne soient utilisées en agriculture.
J'espère que nous pourrons compter sur votre soutien et sur votre détermination pour mener jusqu'au bout cette bataille essentielle pour la protection des pollinisateurs et le maintien de l'équilibre naturel indispensable à la vie sur Terre.
Bien cordialement,
Nicolas Laarman
Délégué général
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- Lobbying : l'épidémie cachée - Rapport des Amis de la Terre et de l'Observatoire des multinationales 06.2020
- SECRET DES AFFAIRES : Non à la loi des lobbys - Dossier complet sur le site de POLLINIS
- RÉVISION DES LIGNES DIRECTRICES DE L’EFSA : LES « TESTS ABEILLES » EN DANGER - POLLINIS 12.2019
- Sánchez-Bayo, F., & Wyckhuys, K. A. (2019). Worldwide decline of the entomofauna: A review of its drivers. Biological conservation, 232, 8-27.
- PESTICIDES ET POLLINISATEURS : LA COMMISSION ET LES ÉTATS MEMBRES SONT-ILS EN TRAIN DE CÉDER AUX PRESSIONS DE L’AGROCHIMIE ? - POLLINIS 07.2019
- ECPA (2017). Bee Guidance Document and Practical Approach - ECPA input for SCoPAFF meeting, 4p.
- RAPPORT DE POLLINIS SUR LE BLOCAGE AU NIVEAU EUROPÉEN DES « TESTS ABEILLES » - POLLINIS 05.2019
- DÉCISION FINALE DE LA MÉDIATRICE EN FAVEUR DE POLLINIS ET POUR LA TRANSPARENCE - POLLINIS 12.2019
- ECPA (2017). Proposal for a protective and workable regulatory European bee risk assessment scheme based on the EFSA bee guidance and other new data and available approaches. 39p., voir en particulier p. 9
- Lobbyist register to be tightened after Monsanto case - Nikolaj Nielsen, EUObserver 05.2020
- POLLINIS DÉPOSE UN RECOURS CONTRE LA CELLULE DE GENDARMERIE DÉMÉTER - POLLINIS 04.2020
SOURCE / POLLINIS.ORG
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