La CGT demande l'arrêt du dispositif "contact tracing"
13 novembre 2020 | Mise à jour le 13 novembre 2020
Six mois après un premier déconfinement, la situation sanitaire en France demeure préoccupante. Le dispositif mis en place par le gouvernement, centré autour de trois axes, « tester, tracer, isoler », ayant montré ses limites et engorge la Sécurité sociale. Une situation que refuse la CGT.
« Protéger d'abord, tester ensuite, isoler enfin. » Ainsi s'exprimait le Premier ministre, Édouard Philippe, présentant le 28 avril dernier le « plan de déconfinement » du gouvernement devant l'Assemblée nationale. Plan qui voté le 11 mai, entérinant ainsi la création de « brigades sanitaires » chargées de mettre place ce triptyque censé limiter la propagation de l'épidémie de Covid-19 en France.
Las, six mois après, le dispositif montre ses limites, la France se retrouvant face à une deuxième vague toute aussi importante que la première. Conduisant la CGT, le 6 novembre dernier, à demander « l'arrêt du contact tracing ».
« Ce dispositif est inopérant. La procédure pour faire son test PCR et obtenir le résultat est toujours aussi lente », explique Mireille Carrot, de la CE confédérale de la CGT et pilote du collectif politique de santé. Quant à l'isolement des personnes malades, Mireille constate « deux freins ». « La capacité à pouvoir maintenir les services dans les établissements de santé en effectif déjà très tendu, ce qui a conduit à une note ministérielle préconisant la possibilité de travailler en “service dégradé”, c'est-à-dire maintenir des personnes positives mais asymptomatiques en poste, ce qui pose à la fois un problème d'éthique mais aussi de santé publique. Le deuxième frein étant de faire accepter cet isolement par les salariés en leur permettant de ne pas subir de pertes de rémunération ou de droits parce que, aujourd'hui, la personne positive qui doit être isolée se retrouve avec un arrêt maladie avec des jours de carence, des pertes de primes et financières qui peuvent être conséquentes. »
 

Engorgement à la Sécurité sociale

 
Surtout, en confiant cette tâche au personnel de la Sécurité sociale, ce traçage a principalement eu pour effet l'engorgement de l'organisme social. « C'est une énorme machine à gaz. Avec plus de 5 000 salariés à temps plein et des milliers de contractuels mobilisées sept jours sur sept. Le problème, c'est que les effectifs de la Sécu étant déjà très justes, les agents ne peuvent plus assurer leur suivi pour les patients et les assurés sociaux », constate Mireille qui se demande également où et comment vont finir les données récupérées lors de ce dispositif. « On a quand même de grosses inquiétudes sur le contrôle de ces fichiers, à qui toutes les données sont confiées. » Crainte plus que justifiée lorsque l'on sait que, depuis la création d'un Health Data Hub français en décembre 2019 pour remplacer l'ancien Système national des données de santé, l'hébergement de ces données a été laissé à Microsoft.
Des solutions existent pourtant. Notamment avec la disponibilité récente de nouveaux tests, antigéniques.
 

Il faut généraliser les tests antigéniques

 
« Si l'on veut stopper la propagation de virus dans les secteurs les plus vulnérables, dans les Ehpad, l'agroalimentaire, les entreprises où il y a des foyers épidémiques qui se développent, il faut que l'on soit en capacité de dépister et d'isoler le plus précocement possible. Ce que permet l'utilisation des tests antigéniques », affirme la responsable syndicale, qui plaide pour leur « généralisation », laquelle aurait également pour effet de désengorger des laboratoires d'analyse. Quant aux données récoltées, Mireille Carrot est tout aussi ferme. « Le traçage est utile pour procéder à l'isolement, mais il ne nécessite pas la constitution de fichiers. Il n'y en a pas besoin et ceux qui ont été créés doivent être détruits. »
 
 
SOURCE / NVO.FR
Tag(s) : #actualités
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