Erri de Luca apporte son soutien à Vincenzo Vecchi qui se pourvoit en cassation
Erri de Luca apporte son soutien à Vincenzo Vecchi

Bonjour Éric, je n’aime pas signer d’appels. En revanche, j’apporte mon adhésion à ce texte qui paraîtra mardi sur le site de la fondation qui porte mon nom et que vous pourrez utiliser si vous le jugez utile.

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Je porte à connaissance.

Il arrive à un écrivain de se voir demander de signer un appel. C’est une pratique courante, mais étrange : un écrivain devrait plutôt écrire sa part que de signer celle écrite par d’autres.

Je reçois la demande de souscrire à un appel pour Vincenzo Vecchi, dont l’affaire judiciaire se déroule en France, mais concerne des accusations pour des événements survenus en Italie. C’est pourquoi j’écris cette note, en marge de l’appel reçu.

Je reprends ce passage : « […] condamné pour dévastation et pillage, qui est un acte d’accusation collectif. Pour le prononcer, il a suffi d’établir une simple « participation morale » aux actes qui lui sont reprochés, il a suffi d’établir sa présence sur les lieux… même si les faits ont été commis par d’autres ».

Vincenzo Vecchi est incriminé pour avoir participé aux journées de protestation contre le G8 à Gênes en 2001, un titre qui à lui seul vaut la reconnaissance d’un actif engagement citoyen et le mérite d’en avoir été témoin.

Il est inculpé pour une manifestation antifasciste à Milan en 2006. Cette présence relève également de plein droit de la citoyenneté italienne. Ceux qui voudraient creuser pourraient trouver surprenant que le mandat d’arrêt européen pour les événements milanais ait été et reste un faux, mais Vecchi a déjà purgé la peine qui y est liée.

Contre lui, pour ces infractions, est requise une peine de douze ans.

Cette page n’est pas un appel, elle ne frappe pas à une porte. C’est le résumé d’un fait judiciaire concernant la vie d’un citoyen italien en France, aujourd’hui charpentier dans la ville de Rochefort-en-Terre.

Je l’écris par adhésion aux arguments de sa défense. Ma conviction est que les mises en accusation collectives, par groupes, trahissent le principe de la responsabilité individuelle. Ce sont des instruments de justice sommaires, qui frappent dans le tas, aveuglément.

Je ne connais pas Vincenzo Vecchi, je sais que sa cause est soutenue en France par de nombreuses personnes de bonne volonté.

De ma position d’arrière ligne, par ces mots, je porte à connaissance.

Erri De Luca

 

SOURCE/ COMITE-SOUTIEN-VINCENZO.ORG

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Vincenzo Vecchi se pourvoit en cassation, face à l’acharnement du Parquet

jeudi 12 novembre 2020

Suite au verdict équilibré de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel d’Angers du 4 novembre, après celui de la Cour d’Appel de Rennes qui, un an auparavant, avait libéré Vincenzo Vecchi, nous pensions qu’il était de l’honneur de la justice d’en rester là, comme le demandaient les signataires de la Tribune (dont Christiane Taubira, Eva Joly et Marylise Lebranchu) parue dans Le Monde le 5 novembre.

Pourtant le procureur d’Angers, apparemment peu respectueux de la notion d’intérêt de la Justice, se pourvoit en cassation en soutenant l’accusation italienne de « Dévastation et Pillage », issue d’une loi fasciste, sur la base du « Concours Moral » qui permet de condamner quelqu’un sur sa simple présence lors d’une manifestation.

Que signifie cette obstination du Parquet, pourtant censé être le garant des libertés individuelles ?

Face à cet acharnement, Vincenzo Vecchi se pourvoit lui aussi en cassation « incidente » (qui portera sur l’ensemble du dossier) sur la base des solides arguments juridiques développés par ses avocats.

Nous espérons que la Cour de Cassation saura enfin faire cesser l’absurdité de la situation actuelle, en s’appuyant sur le bon sens et la justice.

Le comité de soutien à Vincenzo Vecchi.

https://www.comite-soutien-vincenzo.org

 

SOURCE/ RENNES-INFO.ORG

Tag(s) : #actualités
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