La colère est profonde. Elle s’est exprimée dès le jour de la rentrée lundi 2 novembre, sans tenir compte des injonctions contradictoires du ministre. D’autre part, la crise sanitaire a révélé les insuffisances structurelles de l’école publique : locaux inadaptés, moyens humains insuffisants. L’école publique à besoin d’un plan d’urgence de la maternelle aux universités ! Mardi 10 novembre, toutes et tous en grève dans l’Education ! Appel de la CNT - Education
La colère est profonde. Elle s’est exprimée dès le jour de la rentrée lundi 2 novembre, sans tenir compte des injonctions contradictoires du ministre. C’est exceptionnel. Plusieurs collectifs de personnels, profs et vie scolaire dans les collèges et lycées, ont pris le temps nécessaire pour rendre un hommage digne à notre collègue assassiné, refusé de reprendre les cours ou organisé au mieux l’accueil des élèves dans un contexte sanitaire devenu anxiogène. Mardi 3 novembre, ce sont les lycén·ne·s qui ont pris le relais pour dénoncer un protocole sanitaire inapplicable. A Paris, en banlieues, en régions, ils et elles ont bloqué leur établissement. Droit de retrait, grèves se sont ensuite multipliées. Jeudi 5 novembre, plusieurs rassemblements étaient organisés devant les directions académiques…
La novlangue du ministre est devenue insupportable. Ses larmes de crocodile quand nous sommes sous le choc de l’assassinat de Samuel Paty ; son silence quand Christine Renon nous a quittées ; son mépris quand il charge ses recteurs de sanctionner les collègues qui se mobilisent contre la casse organisée de l’école publique ( loi Blanquer, réformes des lycées pro et généraux, du bac, Parcousup, loi sur la recherche) ; sa violence quand il accepte la matraque ou l’humiliation des lycéen·ne·s qui s’opposent à ces mesures ; ses discours empruntés à l’extrême-droite quand il ose défendre la République…
La crise sanitaire a révélé les insuffisances structurelles de l’école publique : locaux inadaptés, moyens humains insuffisants.
Jeudi 5 novembre, dans un courrier électronique envoyé aux chefs d’établissement, si Blanquer donne son accord pour l’organisation de demi-groupes dans les lycées, s’il annule également les épreuves communes du nouveau bac, les E3C, pour cette année scolaire, il ne renonce pas au développement de « l’école numérique » en maintenant l’obligation de « 50% d’enseignement » en « distanciel », comme il aime à qualifier cette école qui n’en est plus une et qui accroît les inégalités. Pour les collèges, les demi-groupes sont encore refusés. Rien n’est annoncé pour les écoles.
Depuis mars, rien n’a été vraiment préparé ou organisé. Rien n’a été vraiment engagé pour anticiper la reprise de l’épidémie :
– pas de recrutement de personnels afin d’alléger les effectifs des groupes classes. C’est la seule logique comptable quant à la rentrée des fermetures de classes ont été imposées dans le primaire ;
– pas d’embauche de personnels de toutes catégories à la hauteur des besoins : agents d’entretien, AED, AESH, médecins et infirmiers scolaires, assistantes sociales.
– aucun travaux d’aménagements des locaux…
Exigeons un plan d’urgence avec :
★ le recrutement d’enseignants et enseignantes, à commencer par les candidat·e·s admis·e·s sur les listes complémentaires des concours ;
★ des embauches de personnels de toutes catégories à la hauteur des besoins : agents d’entretien, AED, AESH, médecins et infirmier·e·s scolaires, assistantes sociales, services de médecine de prévention ;
★ la mise en place immédiate d’une réduction des effectifs dans les établissements pour limiter les brassages ;
★ un aménagement en conséquence des programmes et du calendrier des examens, comme cela a commencé à être fait pour les 3 sessions d’épreuves d’E3C ;
★ La suppression du jour de carence ainsi que la reconnaissance de la COVID-19 en tant que maladie professionnelle.
Lundi 2 novembre, nous sommes retourné-e-s dans nos écoles, collèges et lycées avec colère et consternation face au mépris du ministre, qui nous a refusé les deux heures banalisées pour organiser ensemble l’hommage à Samuel Paty, notre collègue assassiné. Auparavant, nous avions découvert un protocole très loin de pouvoir faire face à la crise sanitaire : aucun changement, mis à part les masques pour les élèves à partir de 6 ans !
Les écoles, collèges et lycées doivent rester ouverts le plus longtemps possible. Dédoubler toutes les classes, favoriserait le respect des gestes barrières et éviterait qu’écoles et établissements ne deviennent des foyers de contamination et soient obligés de fermer. SUD éducation revendique ces demi-groupes et l’a demandé par courrier au ministre : cela doit être fait immédiatement !
Au-delà des dédoublements, pour pouvoir faire face à la crise sanitaire il faut créer des postes et construire des locaux pour baisser les effectifs. Pour cela, il faut immédiatement admettre comme fonctionnaires les candidat-e-s sur les listes complémentaires et les admissibles aux concours internes. Il faut un plan d’urgence pour l’éducation, comme le revendique SUD éducation depuis le printemps !
Depuis lundi 2 novembre, de nombreux-ses collègues sont en grève à travers le territoire, souvent à l’appel des sections SUD.
La date du 10 novembre doit être un moyen d’élargir la grève, et entraîner toujours plus de collègues dans la mobilisation, pour obtenir les dédoublements et un véritable plan d’urgence pour l’éducation !
Toutes et tous en grève le 10 novembre : pour des demi-groupes, pour un plan d'urgence !