Vous le savez sans doute déjà, les 8 syndicats, divisés sur les modalités d'action, après les fortes mobilisations des journées de janvier et de mars, accouchent, avec difficulté de deux journées, une première décentralisée (les luttes actuelles ne l'étant sans doute pas encore assez !) et une journée en juin, après les élections (ouf, pas d'agitation sociale durant la période électorale) et de plus, un samedi (donc sans appel à la grève). L'on sait que FO proposait une journée de grève générale interpro, Solidaires et la FSU allaient dans le même sens. Quant à la CFDT, comme d'habitude elle était une force de proposition d'inaction, suivie par l'UNSA et la CGC. La CGT quant à elle subissait, subit une certaine pression de sa base, combative (Continental, Caterpillar...). Mais sa direction est de plus en plus recentrée, réformiste, avec son rapprochement durant ces dernières années avec justement la CFDT.
Bref, une fois de plus le front de la capitulation face aux attaques du Medef et du gouvernement a gagné. L'unité de facade perdure, devient une fin en soi. Nous étions certains à douter de la dernière journée de mobilisation le 1er mai. Les chiffres nous donnèrent raison, largement en dessous des deux mobilisations précédentes, ce que ne manqua pas de faire remarquer un ministre, c'est de bonne guerre.
Alors que fin mars il y avait 3 millions de personnes en lutte dans les rues, qu'en avril les séquestrations de patrons se multipliaient, que les universités étaient en grève depuis trois mois, que les hospitaliers défilaient massivement dans de nombreuses villes, que les Conti se révoltaient, les directions syndicales, comme d'habitude, temporisaient.
Cela ne me surprend pas hélas, cela n'est pas nouveau, mais cela respire aujourd'hui un parfum nauséabond de compromission, d'accompagnement du capitalisme en crise. Comme les partis de la gauche réformiste, la plupart des centrales syndicales reconnues (hormis Solidaires et quelques secteurs de FO et de la CGT) demeurent les meilleurs garants de l'ordre établi. Pas une surprise je sais.
La seule réponse à la hauteur des enjeux est à l'heure actuelle la grève générale illimitée, on sait elle ne se décrète pas mais on peut toujours tenter de la lancer...