Comme chaque année, le Woody nouveau est arrivé dans nos salles obscures. Ses derniers films us laissaient parfois sur notre faim, malgré la qualité des actrices ou la finesse des sujets. Pour Whatever works (du moment que cela marche...) c'est un véritable carton plein. Son habituelle directrice de casting Juliet Taylor lui a trouvé un duo superbe avec Larry David, très célèbre aux USA et Evan Rache Wood. Tout le film repose sur eux même si un troisième personnage vient perturber les deux premiers. Le sujet c'est la rencontre improbable entre un chercheur connu dans le monde entier, vieillissant, divorcé, ex-suicidé et assez misanthrope avec une jeune fugueuse provinciale attachante et assez inculte. Le scénario classique des extrêmes qui se rencontrent, s'affrontent et...Vous devinez la suite, mais le formidable charme du film réside dans des dialogues brillants et jubilatoires qui, souvent, déclenchent le rire dans la salle. La force de Woody Allen est bien intacte. Faire rire avec le suicide est un challenge redoutable, challenge remporté. Le vieux Boris insupportable montre qu'il cache un coeur tendre et la jeune Melodie écervelée va évoluer et s'ouvrir au monde.
C'est le grand retour du réalisateur à la comédie, et surtout à Manhattan quitté depuis quelques films pour Londres et Barcelone. Retour réussi. Tout fonctionne à la virgule près, la mécanique de précision des meilleures comédies à l'américaine tourne à plein pour notre plus grand plaisir. Pourtant le risque était grand sur un tel sujet connu : la belle qui rencontre la vieille bête et en tombe amoureux. Mais le réalisateur de "Manhattan" évite toutes les embûches, parvient sans cesse à nous émouvoir, à nous faire réfléchir sur le sens de la vie, à nous faire rire aussi. Parfois quelques scènes nous semblent prévisibles, mais la vie elle aussi l'est souvent et "whatever works"... Enfin, toujours un  choix judicieux de jazz "new-orleans" et de superbes images de New York viennent compléter ce retour aux sources après un long détour européen. Ce choix ne va déplaire à personne.
Une grande cuvée d'un jeune réalisateur de 74 ans !
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