C'est ce matin à 7h30 que les forces de l'ordre ont donné l'assaut à la "jungle" de Calais. Plusieurs dizaines de militants de NO BORDER et de militants associatifs ont tenté de protéger les migrants, en vain. Les CRS ont procédé à 278 arrestations, le plus souvent de façon musclée. Un  migrant a été évacué par le SAMU. 
La jungle comptait début septembre environ 800 à 900 migrants, survivant  dans cet espace qu'ils avaient aménagé avec des moyens de fortune. Certes les conditions étaient difficiles, mais l'endroit était "le leur" comme la plupart le disait aux journalistes. Depuis l'annonce très médiatisée de Besson la semaine dernière, plusieurs centaines d'entre eux avaient de nouveau pris la route. Les passages en Grande-Bretagne se sont multipliés, les départs vers la Belgique ou vers d'autres squats aussi. Ce qui fait dire au ministre que l'assaut sur la jungle de Calais ne sera qu'un début...Il entend poursuivre son offensive ailleurs.
L'on se souvient de l'échec patent de la fermeture de Sangatte, la destruction programmée dans les heures prochaines, à coups de bulldozers, de la "jungle" de Calais ne règlera rien. Les migrants ne vont pas se désintégrer par magie. Les flics partis, la plupart de ceux qui n'auront pas réussi à atteindre la Grande-Bretagne, reviendront, ou créeront une nouvelle "jungle" ailleurs...
Il est clair que cette ignoble chasse aux migrants et à ceux qui les aident ne peut que renforcer le pouvoir des passeurs, contrairement aux dires de Besson. Une telle évacuation musclée ne résoud rien, elle ne fait que flatter les tendances xénophobes de certains français, quelques mois avant les prochaines élections, mais ne peut contribuer à résoudre le problème de ces migrants qui veulent fuir les famines et les guerres. Quant à la somme dérisoire proposée par le gouvernement pour rentrer chez eux (2500 euros), elle ferait sourire si le sujet n'était pas aussi grave. De nombreux migrants ont dépensé de 10 000 à 20 000 euros pour arriver à Calais. On voit mal comment ceux qui arrivent d'Afghanistan, par exemple, feraient le choix de rentrer dans un pays dévasté par la guerre que mène l'OTAN depuis 2001.

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