Décrit comme « une plateforme vidéo gratuite et collaborative entièrement dédiée aux extraits de films », le site mélange pêle-mêle les caractéristiques d’un réseau social, d’un wiki, le tout enrobé d’une passion évidente pour le septième art. Gratuit et légal, le site a déjà signé des accords avec des ayants droit sur plus de 200 films (de Requiem for a dream à Citizen Kane en passant par Diary of the Dead, la liste est variée), et le millier de titres sera prochainement atteint. Dans le cas de ces films « dealés » par le site, l’utilisateur de Vodkaster pourra se faire plaisir avec une agréable application permettant de saisir soi-même un extrait du film, qu’il pourra ensuite tagger, partager, insérer dans une playlist vidéo, etc. D’une durée maximale de trois minutes (imposée par les ayants-droit), l’extrait peut être sélectionné très rapidement par l’internaute qui « navigue » dans le film avec le curseur de sa souris, pour choisir des points d’entrée et de sortie. Pour le moment, juste 200 films, mais l'offre ne devrait pas tarder à se garnir.


David Honnorat est le directeur produit à Vodkaster.
Interview pour Ecrans.fr dans Libération.fr / EXTRAITS

Le concept de Vodkaster, c’est quoi ? Pouvez-vous revenir un peu sur la genèse du projet ?
On a tous en nous des meilleurs moments de cinéma qu’on a envie de partager, des souvenirs de scènes à vérifier, des répliques cultes qu’on voudrait se passer en boucle… Vodkaster apporte enfin une vraie solution à ces besoins, en offrant cette promesse inédite : l’accès gratuit et instantané à n’importe quelle scène, dans n’importe quel film. Autour de ces milliers de scènes de films, on va bâtir des applications à la fois fun et érudites qui donnent "soif de cinéma" et permettent de démocratiser la cinéphilie.

Vodkaster propose donc la toute première base mondiale sur les scènes de films. Et pour enrichir cette base, nous avons fait le choix de rendre le site totalement collaboratif : non seulement l’indexation des extraits avec l’ajout de tags, mais aussi directement à la source, en permettant à tout internaute de publier très simplement une nouvelle scène sélectionnée n’importe où dans un film, un peu comme initier une nouvelle définition dans Wikipedia.

Pour la petite histoire, l’idée est partie il y a 18 mois d’un petit jeu entre nous, une sorte de blind-test ciné avec des shots de vodka à la clef, c’est en partie de là qu’est venu le nom. Comme nous avions des compétences très complémentaires — les ayants droit du cinéma, l’ingénierie de services en ligne type VoD, et le web communautaire— et une passion commune pour le cinéma, on a commencé à creuser le concept, à donner corps au projet, à le développer, à le financer.

Le principe de saucissonner des films, d’extraire des scènes hors de leur contexte, le tout sur un écran d’ordinateur dans une qualité forcément pas optimale... des cinéphiles ont engagé des tueurs à gage pour moins que ça, vous ne pensez pas que ça désacralise totalement l’expérience cinématographique, même en 2009 ?
Personnellement je vais beaucoup voir les films en salle, j’en vois 4-5 par semaine et clairement je pense que c’est là, dans l’idéal, que les films doivent être vus. Donc les tueurs à gage seraient gentils de m’épargner.

Ensuite, Vodkaster n’est pas un substitut au cinéma, bien au contraire, le but est de mettre en appétit, de donner envie de découvrir des films. D’ailleurs c’est précisément la vocation de Vodkaster de "ré-inscrire" toutes ces scènes dans leur contexte cinématographique, et d’apporter la qualité technique (streaming HD, sous-titres,...), l’information cinéphile et la mise en valeur des œuvres, ce que YouTube ou Dailymotion sont incapables de fournir. Certains nous ont d’ailleurs défini comme la première « encyclopédie multimédia du cinéma ».

Tag(s) : #écrans
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