Les 23 activistes (dont 5 Québécois) en provenance du Canada, de France, d’Allemagne et du Brésil se sont introduits sur le site tôt ce matin. Une équipe s’est infiltrée à l’intérieur de la mine à ciel ouvert et a arrêté les convoyeurs qui transportent le bitume de la mine vers l’usine de traitement de l’autre côté de la rivière Athabasca. Les activistes sont accompagnés du directeur général de Greenpeace Canada, Bruce Cox. 

« Greenpeace intervient aujourd’hui à l’endroit même où se joue la destruction du climat afin de dire aux dirigeants du monde entier qu’ils doivent montrer quelle est la voie à prendre pour lutter contre les changements climatiques », affirme Bruce Cox, directeur général de Greenpeace Canada, en direct de l’action. « Pour sauver le climat, il leur faut absolument cesser l’exploitation des sables bitumineux.»

POURQUOI SUNCOR?

Suncor est la plus importante société d’énergie au Canada et la deuxième entreprise émettrice de gaz à effet de serre des sables bitumineux. Suncor et les autres sociétés exploitant les sables bitumineux produisent le pétrole le plus sale du monde dont les émissions sont 3 à 5 fois plus élevées que celles du pétrole conventionnel. L’exploitation des sables bitumineux en Alberta s’étend sur une superficie équivalente à celle de l’Angleterre. Si l’on tient compte de l’expansion prévue, les émissions de gaz à effet de serre issues de la production de pétrole passeront à 140 mégatonnes par année en 2020, dépassant les émissions annuelles actuelles de la Belgique. Aujourd’hui, cette action envoie un message clair aux dirigeants mondiaux qui ont failli à leur devoir de prendre des mesures urgentes pour le climat à l’UNGA (Assemblée des Nations Unies sur le climat) et à la rencontre du G20 la semaine dernière. 

« Les émissions de gaz à effet de serre ne représentent qu’une partie du crime que constitue l’exploitation des sables bitumineux », affirme la responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, Virginie Lambert Ferry. « Environ 11 millions de litres de substances chimiques, y compris les carcinogènes et autres poisons mortels, se retrouvent dans les eaux souterraines et dans la rivière Athabasca, empoisonnant des communautés entières. Leurs aliments sont contaminés et leur eau est impropre à la baignade, encore plus à la consommation. Ce n’est pas ce à quoi on s’attendrait d’un pays comme le Canada, mais c’est la triste et sinistre réalité. »

L’intervention d’aujourd’hui survient deux semaines après l’interruption réussie des activités minières de Shell et une semaine après la déclaration de Rajendra Pachauri, président du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat), affirmant que le Canada ne lutte pas contre les changements climatiques et qu’un moratoire doit être décidé sur l’exploitation des sables bitumineux.

En décembre, la communauté internationale aura une occasion historique de mettre un frein aux changements climatiques. Au Sommet sur le climat des Nations Unies à Copenhague, les dirigeants mondiaux doivent s’entendre sur des mesures urgentes pour sauver le climat. L’exploitation des sables bitumineux menace de faire échouer les mesures internationales relatives au climat.

Dans le cadre de sa campagne KYOTOplus, Greenpeace Canada œuvre pour convaincre le gouvernement Harper de lutter activement contre les changements climatiques et de faire en sorte qu’un accord ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre soit décidé en décembre, lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat à Copenhague.

 

Tag(s) : #environnement
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