Avec les syndicats, les années se suivent et se ressemblent. Malgré les échecs patents des deux dernières journées d'action en mai et juin 2009 où le chiffre des
manifestants n'a cessé de décroître, les directions syndicales persistent demain, sur le thème du travail décent. Passons sur l'idée même de "travail décent", idée vague s'il en est, très
différent pour un salarié parisien de France Telecom et salarié agricole précaire de l'Hérault ! De plus il faudrait déjà qu'il y ait eu une réflexion sur le travail et son sens, ou son absence
de sens, au préalable, ce qui n'est pas le cas dans les syndicats.
La nouveauté depuis cet été, c'est que la fameuse unité syndicale, magnifiée si souvent, lors des réunions de l'intersyndicale à Paris, n'existe plus. Deux
syndicats n'y participent plus, FO et la CGC. Qui pourrait encore croire qu'une telle journée d'action va gèner le patronat ou le gouvernement ? Demain il s'agit juste de fêter, comme chaque
année, la journée parachutée par la CSI.
Sans nul doute les directions syndicales, CFDT et CGT en tête pensent-elles qu'il n'y a pas de sujets sur lesquels se mobiliseraient les salariés :
Travail le dimanche
Casse progressive de la sécu
Remise en cause du régime de retraite par répartition
Plans sociaux se multipliant
Fiscalisation des indemnités journalières d'accidents du travail
Défense des services publics et de la Poste en particulier
Suppression d'emplois par milliers dans la fonction publique
Taxe carbone ou augmentation du forfait hospitalier
Non la procession va se faire, enfin, tenter de se faire sur le travail décent.
Il y a deux choses claires en ce moment, les revendications, ci-dessus, il est possible d'en choisir une ou deux, et de s'y tenir. La seconde chose claire, que ne
veulent pas, ou ne peuvent pas entendre les directions syndicales, trop habituées à "dealer" avec le gouvernement, c'est que nous avons besoin d'une journée interpro franche, afin de
bloquer totalement le pays.
Voilà pourquoi des syndicats et nombre de salariés ne descenderont pas dans la rue demain et on peut se demander ce que gagnera un syndicat de luttes comme
Solidaires à maintenir sa présence dans cette Intersyndicale qui ne fait que prendre de telles décisions.