Rediffusions :
04.03.2010 à 10:10
Burma VJ
(Danemark, 2010, 85mn)
WDR
Auteur: Anders Ostergaard
Production: Kamoli Films, Magic Hour Films ApS, Mediamente, WG Film
Tournée par des reporters clandestins, une chronique au jour le jour du mouvement populaire qui a défié la junte birmane en septembre 2007. Un extraordinaire plaidoyer pour la liberté.
Birmanie, 2007. Armés de caméras cachées, "Joshua", 27 ans, et ses camarades "VJ's" (vidéojournalistes) défient la dictature militaire en filmant les réalités niées par le régime. Ils espèrent que ces images interdites inciteront leurs concitoyens à la résistance et empêcheront le monde extérieur d'oublier la Birmanie. Fiché lors d'une manifestation, "Joshua" doit se réfugier en Thaïlande quand, en août, les bonzes prennent la tête d'un mouvement de protestation de grande ampleur. De là, il coordonne le réseau DVB (Democratic Voice of Burma), qui transmet les événements au monde entier. Aux manifestations de masse réclamant la libération d'Aung San Suu Kyi succède une répression sanglante, fin septembre. Puis la chape de plomb retombe.
Avec la "révolution de safran" (par référence au vêtement des bonzes), la junte birmane, au pouvoir depuis 1962, a mesuré l'impact dévastateur des images. Aussi poursuit-elle sans relâche les membres de la DVB. Plusieurs d'entre eux ont été condamnés, ces derniers mois, à de lourdes peines de prison. Pour rendre justice à leur combat, le réalisateur Anders Ostergaard a demandé à "Joshua", principal narrateur en voix off, de rejouer après coup son rôle de coordinateur à distance. Ce montage inspiré plonge le spectateur au coude à coude avec les manifestants birmans, lui faisant partager leurs espoirs, leur peur, leur détresse. Magnifiquement construit, le film est aussi un vibrant plaidoyer politique pour la liberté d'informer, pour la liberté tout court.
mardi, 23 février 2010 à 22:00
Rediffusions :
04.03.2010 à 11:35
Aung San Suu Kyi
(Canada, Suisse, 2009,
43mn)
WDR
Auteur: Claude
Schauli
Producteur: Claude Schauli, Madeleine Schauli
Un état des lieux éloquent de la Birmanie, commenté par la plus célèbre des
prisonnières de conscience au monde, dont la détention vient d'être prolongée.
Peu de temps avant d'être à nouveau assignée au secret dans sa résidence de Rangoon, la figure de proue de l'opposition birmane, qui a reçu le Prix Nobel de la paix en 1991, a
accordé un entretien au reporter suisse Claude Schauli. Avec le charisme, la détermination, la sérénité qui ont marqué chacune de ses rarissimes interventions publiques, elle analyse et dénonce
les conséquences de la dictature sur la vie de ses concitoyens : paupérisation générale, détentions arbitraires et tortures, travail forcé... On assiste également à ses retrouvailles avec son
parti, la Ligue nationale pour la démocratie - dont l'écrasante victoire, aux élections législatives de 1990, avait conduit à sa première arrestation. En parallèle, de nombreuses séquences
tournées en caméra cachée montrent la réalité que la prisonnière combat sans relâche depuis plus de vingt ans : la répression sanglante des manifestations de 1988, qui demandaient pacifiquement
le retour à la démocratie ; le recrutement forcé des enfants pour grossir les rangs de l'une des plus fortes armées d'Asie ; les routes et les hôtels destinés au tourisme, construits par des
esclaves au bénéfice (privé) des leaders de la junte ; la violence à l'encontre des minorités nationales, notamment les Karen... L'une des scènes les plus éloquentes montre une délégation de
généraux à la tête d'un safari ethnographique pour touristes étrangers, contrepoint souriant d'une brutale opération militaire.
Source : Arte