Hier matin s'est produit l'inqualifiable. La mairie communiste de Bagnolet (93) a demandé à la police d'expulser plusieurs dizaines de squatteurs qui occupaient un vieil immeuble.Non contente de mettre à la rue en plein hiver, par moins 6° cette nuit, la mairie procède à la destruction de l'immeuble, avec les biens des occupants qui se retrouvent sans rien.
De tels procédés, souvent habituels aux mairies de droite, est d'autant plus scandaleux venant d'une mairie, normalement classée à gauche. Même si la pratique du
bulldozer communiste n'est pas une première en région parisienne où durant les années 70 Robert Hué s'employa à détruire selon cette méthode un foyer de travailleurs immigrés !
Les occupants ( dont certains vivaient là depuis dix ans ) se sont retrouvés dans la rue, et dans des tentes installées par le DAL.
L'huissier de justice sur place déclarait que la municipalité avait refusé de louer un garde-meuble et qu'aucun inventaire n'avait été dressé en violation avec le
code de procédure civil.
Ayant tenté ensuite, sous la neige, de se réfugier dans un gymnase proche, la préfecture a alors fait évacué l'endroit à la demande du maire communiste. On
apprenait par le DAL que les expulsés étaient des migrants d'Afrique de l'ouest, des français et quelques sans-papiers.
Cette pratique barbare d'une mairie tenue par le PCF rejoint dans la haine des "sans" celle de la mairie UMP de Calais procédant à l'expulsion du gymnase loué par
les NO BORDER la semaine passée, ainsi que celle de la rue de l'échiquier à Paris (10e).
Certes, légalement, la fameuse trêve hivernale ne concerne que les locataires "officiels" et pas les squatteurs. Est-ce une raison politique, sociale et surtout
humaine pour se planquer derrière le droit, comme le fait l'adjoint du maire de Bagnolet dans une récente interview.
Une fois de plus ce sont les associations qui prennent en charge les naufragés, DAL, RESF et CIP, en place des élus.
Le DAL demande quant à lui, le relogement immédiat des expulsés, la régularisation des sans-papiers et la prise de sanctions contre les destructions des biens des
occupants.
Ce n'est hélas pas la première fois que des élus communistes font "mieux" que des élus de droite dans la chasse aux sans-papiers. Personne n'a oublié l'action l'été
dernier à Paris des gros bras du service d'ordre de la CGT expulsant les sans-papiers de la bourse du travail. Ces derniers s'étaient eux aussi retrouvés dans la rue. Mais en été, ce qui est déjà
dramatique. Ici le conflit est différent et la saison aussi.
Un tel acharnement de la part du PCF est politiquement et humainement intolérable : expulsion, destruction de biens privés et refus de dialogue, on attendait plutôt
de telles pratiques du côté d'une mairie gérée par le FN ou l'UMP.
Aux côtés des associations, la population tente d'organiser le soutien aux expulsés.