La Cour suprême brésilienne laisse à Lula le dernier mot au sujet de Cesare Battisti. Le Tribunal suprême fédéral a décidé mercredi de laisser le président Luiz Inacio Lula da Silva choisir d'extrader -ou pas-l'ancien militant révolutionnaire vers l'Italie, où il est condamné à la perpétuité. Plus tôt dans la journée, à l'issue d'un premier vote préliminaire laborieusement obtenu, les juges avaient statué qu'il n'y avait pas d'obstacle juridique à l'extradition par un étroit vote de 5 contre 4, départagés par le président de la Cour Gilmar Mendes, favorable à l'extradition.


A l'issue d'un débat, la Cour suprême, par un second vote à 5 contre 4, a décidé que "Lula" aurait le dernier mot et n'était pas obligé de suivre cette décision.
La voie semble donc s'ouvrir à ce que Battisti puisse rester au Brésil, le président brésilien ayant validé l'octroi de son statut de réfugié politique en janvier, ce qui avait déclenché une crise diplomatique avec l'Italie.
Si la présidence et les avocats de Battisti n'avaient pas réagi dans un premier temps mercredi soir, le ministre de la justice Tarso Genro, partisan de laisser Battisti rester au Brésil, a exclu qu'une décision définitive soit prise rapidement. Il y a "un long débat en perspective", a-t-il déclaré.
La Cour suprême a repris récemment ses auditions sur la demande d'extradition de l'Italie. Dans la foulée, Battisti a annoncé avoir entamé une grève de la faim pour protester contre son éventuelle extradition, expliquant dans une lettre qu'il préférait mourir de faim au Brésil que d'être renvoyé en Italie. La missive, adressée à un sénateur brésilien, a été transmise par ce dernier au président Lula.
Maintenant le sort de Cesare Battisti est entre les mains de Lula. Nous savons que celui-ci n'a jamais été favorable à l'extradition. Il est utile de rappeler que le statut de réfugié politique a été accordé à Battisti il y a quelques mois. Cette affaire va d'ailleurs au-delà de Battisti lui même. Son extradition serait une remise en cause du sort de l'ensemble de tous les réfugiés politiques au Brésil. 
Longtemps le Brésil fut une dictature militaire où des militants révolutionnaires perdirent la vie sous les balles. Ensuite vint le temps du Parti des travailleurs et de ses pratiques révolutionnaires qui amenèrent de grands changements dans le pays. Parmi ses militants de la première heures, Lula aujourd'hui président et Tarso Genro, ministre de la justice. Celui-ci joua en particulier un grand rôle dans l'émergence de la démocratie participative à Porto Alegre.
Certes par la suite Lula a renié ses idées révolutionnaires en pactisant avec le FMI et l'OMC, mais certaines valeurs dans les combats demeurent.
Les pressions de tous ordres sont sur lui, en particulier, les pressions diplomatiques de l'état berlusconien qui s'acharne depuis des années sur Battistti, notamment depuis la participation au gouvernement d'éléments néo-fascistes.
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