L'ancien militant révolutionnaire, Cesare Battisti, emprisonné au Brésil, et dont le sort est suspendu à la décision de La Cour suprême  de l'extrader ou non vers l'Italie, a entamé vendredi une grève de la faim, selon la presse brésilienne.
Battisti, qui clame son innocence, a annoncé qu'il refusait de se nourrir dans une lettre transmise au président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva par l'intermédiaire d'un sénateur, Jose Nery. «Je mets ma vie entre les mains de votre Excellence et du peuple brésilien», indique-t-il notamment dans la lettre, selon le site internet du journal O Globo.
Le but de la grève de la faim est «un dernier acte désespéré» pour éviter l'extradition qui équivaut à «une peine de mort», écrit Battisti. «Je me suis toujours battu pour la vie, mais si cela signifie la mort, je suis prêt, mais que celle-ci ne soit pas provoquée par la main de mes persécuteurs»
Battisti s'est réfugié dans les années 1980 en France puis s'est enfui au Brésil en août 2004 pour échapper à une extradition vers l'Italie, où il a été condamné pour quatre meurtres dans les années 1970. Arrêté en 2007 à Rio de Janeiro, il est depuis emprisonné.
Le gouvernement italien demande à la Cour suprême d'annuler le statut de réfugié politique de Battisti pour qu'il purge sa peine de prison dans la péninsule où il a été condamné à perpétuité par contumace.
La Cour suprême du Brésil a suspendu jeudi soir l'examen du cas de Cesare Battisti après que quatre juges eurent voté pour et quatre autres contre l'extradition vers l'Italie de l'ex-militant d'extrême-gauche italien.
Le président de la Cour, Gilmar Mendes, est le dernier qui devra se prononcer et il a déjà indiqué qu'il était favorable à l'extradition. La Cour, qui s'est réunie dans une ambiance tendue, n'a pas précisé quand elle reprendrait son audience.
Le ministère brésilien de la Justice a prévenu jeudi qu'une extradition de Battisti mettrait en péril les 4.183 réfugiés de 76 pays que le Brésil a accueillis.
Comme la France à une époque, le Brésil a été une terre d'asile pour certains révolutionnaires pourchassés par la vengeance sans fin des Etats capitalistes.
Il est clair qu'en l'état actuel, l'extradition de Battisti vers l'Italie, serait pour lui un arrêt de mort.
Cesare Battisti a toujours assumé ses actes, y compris la violence légitime employée dans son pays alors qu'il existait une forte menace fasciste durant les années 70. S'il a clamé depuis son innocence, il semble normal de le croire.
Une forte solidarité s'était exprimée en France lors de son arrestation. Cesare Battisti s'était particulièrement bien intégrée dans le pays. Il comptait parmi nos meilleures écrivains de polars, participait à de nombreuses animations dans les bibliothèques et festivals littéraires. C'est cette forte solidarité qu'il faudrait réactiver aujourd'hui afin que Lula l'entende...
Si Battisti est extradé vers l'Italie, il est mort...

POUR EN SAVOIR PLUS /

Tag(s) : #actualités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :