Le réalisateur Mike Leigh décide de boycotter Israël

 

 

 

Les relations tendues entre le cinéma et Israël ne concernent donc pas essentiellement la France. C’est l’un des plus célèbres réalisateurs britanniques, Mike Leigh (Naked, Another Year) qui s’illustre aujourd’hui en annulant sa visite prévue en Israël depuis le 6 avril dernier. Motif invoqué : la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou à l’égard des palestiniens, qui se serait dégradée ces dernières semaines. "Je ne peux pas venir, je ne veux pas venir, je ne viens pas", a affirmé le cinéaste.

L’attaque de la flottille humanitaire en cause

Mike Leigh avait directement organisé ce voyage avec le président de l’école de cinéma et de télévision Sam Spiegel (la plus vieille du pays), Renen Schorr. Le réalisateur de 67 ans, qui a présenté son dernier film à Cannes, Another Year, devait se rendre fin novembre en Israël pour donner une conférence de trois jours devant les 150 étudiants de l’école.

Dans une lettre adressée à Renen Schorr et datée du 12 octobre, Mike Leigh, qui reconnaît avoir "toujours éprouvé des réserves concernant [sa] venue", évoque son indignation après l’attaque israélienne d’une flottille humanitaire à destination de Gaza qui avait fait neuf morts.

"Alors que j’observais la communauté internationale condamner très bien cette atrocité, j’ai presque décidé d’annuler. Je sais maintenant que j’aurai dû, et je regrette ma lâcheté de ne pas l’avoir fait", confie-t-il.

Mais c’est la dégradation progressive du climat politique en Israël qui va persuader le réalisateur d’annuler sa visite. Depuis cette attaque, la situation "va de mal en pis", selon Mike Leigh, qui craignait alors que sa participation au cycle de conférences n’apparaisse comme un "soutien implicite" au gouvernement israélien.

Il critique notamment la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens et le projet de loi contraignant les candidats non juifs à la citoyenneté israélienne de prêter allégeance à "l'Etat juif et démocratique d'Israël". Mike Leigh a aussi exprimé son regret "d’abandonner les étudiants" et conclu sur des notes plus positives :

"Si vous et moi vivons assez longtemps pour voir la paix, une situation juste pour les Palestiniens, et si Gaza retrouve son humanité, je serai le premier à rendre visite à l’école."

"L’antithèse du dialogue"

Après plusieurs jours de silence, le directeur de l’école Sam Spiegel, Renen Schorr, s’est finalement décidé à réagir dans une lettre datée du 15 octobre et dont le New York Times publie quelques extraits.

S’il reconnaît l’"honnêteté" et la "légitimité" des opinions politiques du cinéaste britannique, Renen Schorr dénonce néanmoins le choix du boycott qui est "l’antithèse du dialogue". L’annonce de l’annulation de sa visite en Israël sera interprétée selon le directeur de l’école comme une "fracture entre [eux], un boycott, et une sanction contre les artistes actuels et futurs".

"Pour moi, c’est une ligne rouge. Ainsi, je ne peux pas justifier votre décision", a affirmé Renen Schorr.

source:
http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/52522/date/2010-10-19/article/le-realisateur-mike-leigh-decide-de-boycotter-israel 

Tag(s) : #Monde arabe - Israël
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :