Bienvenue sur le site du 10ème festival

Le festival 2011 va se dérouler du 9 au 15 Octobre 2011.

Cette année, pas de pays invité mais une édition spéciale pour la 10ème "pas de frontière, No Border, Ar ze bet...faut te le dire en quel langue ?"

 


Pas de frontière

La première frontière est souvent posée par le regard et la caméra, regard de substitution, n’y déroge pas. Enfermer le ou les sujets dans un cadre, fixe ou mobile, selon un angle défini, avec une profondeur de champ établie, constitue la première des manipulations qui conduisent à dresser une frontière, celle de la subjectivité du filmant. JPEG - 2.1 Mo Le film « No comment » présenté au Mac Orlan est à cet égard représentatif. S’ils ne s’émancipent pas de certaines contraintes, telles celle édictée plus haut ou la durée standardisé de leur opus, les réalisateurs ont choisi de ne pas utiliser de voix-off omnisciente, ni d’interviews. Et lorsqu’il s’agit de présenter des migrants à Sangatte, la voix-off tire souvent le film vers le documentaire animalier. Mais ici point de ça comme le titre l’indique, et ça fait du bien.

La caméra, malgré la subjectivité induite par son placement et ses déplacements, laisse la place à la pensée. On se rend dès lors compte que ces migrants qui rêvent d’Outre-Manche, sont humains, porteurs d’espoirs, d’une culture, de rêves. Il est clair qu’un individu nourri quotidiennement à la pensée prémâchée du JT de Jean-Pierre Pernault sera quelque peu perturbé, soumis à des convulsions nerveuses face à cette liberté qu’on lui offre. Merde, je dois réfléchir là. Comment on fait ? S’il vous plait aidez-moi, dites-moi c’que j’dois penser. Mais passées les trois premières minutes d’effroi et d’étonnement liés à cette liberté si subitement concédée, il se calmera, et se surprendra à penser par lui-même.

Est alternatif ce qui constitue une nouvelle voie, un nouveau courant, par rapport à un standard accepté. Mais le courant alternatif change fréquemment de polarité et les alternatives d’aujourd’hui deviendront pour certaines d’entre elles, les standards de demain. Difficile donc de s’approprier ce concept d’alternativité, qui tend à devenir un label galvaudé, presque une marque déposée. Mais nous persistons malgré tout à vouloir présenter de l’image alternative.

Et les médias dominants nous facilitent grandement la tâche tant leur inféodation aux annonceurs, aux industriels et de plus en plus aux financiers, paraît criante. Merci à eux donc d’exalter avec tant de ferveur les vertus du repli identitaire. Merci à eux de nous permettre de rêver à un monde où les frontières, fussent-elles galactiques, seront abolies et où les préjugés seront boutés hors du champ de la caméra.


Canal Ti Zef

 

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Canal Ti Zef : création/diffusion tous azimuths. Interview de Eric Le Lan
D’abord lancée comme alternative au « cocooning télévisuel », cette association s’est vite engagée dans la création et l’aide à la réalisation de films. Aujourd’hui, Canal Ti Zef propose des ateliers audiovisuels et organise le festival « Intergalactique » : alternatif et participatif.

Brest en Biens Communs : Quelle était votre idée de départ ?

Eric Le Lan, association Canal Ti Zef : Nous étions quelques-uns, il y a une dizaine d’années, à nous inquiéter de l’évolution de la société. Nous avions envie de crier « Cassez votre télé ! Sortez de chez vous ! » Nous avons décidé de proposer une alternative au « chacun chez soi », à notre échelle, dans le pays Brestois. Nous avons crée « Canal Ti Zef » et nous organisions jusqu’à neuf projections publiques par mois. Au début, nous diffusions les productions de « Télébocal », à Paris. Puis nous avons commencé à réaliser nos propres films.

Brest en Biens Communs : Aujourd’hui, que propose Canal Ti Zef ?

Eric Le Lan : Nous produisons des documentaires, des programmes de « télé éphémère » ou des « web télé » lors de manifestations publiques. Nous accompagnons des projets de réalisation et continuons à diffuser notre production – sous licences libres – comme celle des autres, sur des lieux publics et via internet. Enfin, toujours dans une optique de partage et d’éducation populaire, nous proposons des ateliers de création audiovisuelle et nous sensibilisons nos publics à la création en Creative Commons.

Brest en Biens Communs : Parlez-nous du festival Intergalactique.

Eric Le Lan : Du 9 au 15 octobre, cette année, nous organisons le dixième festival de l’image alternative à Brest. Comme toujours, nous privilégions les débats et les échanges autour des projections, le mélange des genres et la mixité, la rencontre de publics aussi divers que possible. Notre thème cette année : « Pas de frontière ». »

Texte de Sandrine Pierrefeu sous licence CC BY SA, réalisé dans le cadre des rencontres Brest en biens communs du 3 au 15 octobre 2011.

Dans le cadre du Festival Intergalactique de l’image alternative, Canal Ti Zef propose plusieurs initiatives inscrites au programme de Brest en biens communs :


- Kino Cabaret
  • La particularité de ce Kino cabaret est autour de la musique puisque ne seront utilisables pour la réalisation des films, que des musiques sous licence creative commons.
  • Du 11 au 13 octobre
  • En savoir plus

- Table ronde : "Diffusion sous licence libre et rémunération des artistes"

  • A partir d’expériences en photo, musique et vidéo, des créateurs viendront témoigner des aspects pratiques et des motivations qui les ont amené à créer sous licence libre. Il y a l’esprit et il y a la pratique, il y a l’idéal et la nécessité de remplir le frigidaire : comment créer et sous licence libre et vivre ?
  • Samedi 15 octobre
  • En savoir plus

- Concert de musique libre

  • avec le groupe "Familha Artus"
  • samedi 15 octobre au soir

Brest en biens communs : du 3 au 15 octobre. Ateliers, débats, présentations... plus de 30 initiatives vous sont proposées. Retrouvez le programme en ligne

Posté le 28 septembre 2011 par Frédéric Bergot
©© a-brest, article sous licence creative common info
Tag(s) : #écrans
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