INTERVIEW DU MAIRE D'HILLION / LE TELEGRAMME / EXTRAITS
Qu'est-ce qui vous pousse à prendre cette décision?
J'ai écouté les doléances des riverains du secteur de La Grandville qui habitent à proximité de la station de compost et de traitement des algues. Ce site, créé par la précédente municipalité, qui en avait confié la gestion et l'exploitation à l'entreprise Bleu-Vert, n'est pas conforme à la législation en vigueur. Il n'est pas à même de recevoir, dans de bonnes conditions d'exploitation, les tonnages phénoménaux d'algues qui échouent sur la commune. La gêne pour les riverains et les pollutions engendrées ne sont plus supportables. Il faut mettre un terme à cette situation. Ce n'est pas tout. J'ai appris que300 tonnes d'algues pures et non compostées avaient été épandues sans autre précaution par cette même société sur des champs à Planguenoual (22). C'est inacceptable.
Que deviendront les algues collectées?
Pour l'heure, nous avons arrêté la collecte des algues sur le littoral. Nous estimons que, quotidiennement, en cette période de l'année, nous pourrions en ramasser de 300 à 400 tonnes. Ces algues resteront dans l'eau jusqu'à nouvel ordre. Par la suite, nous aurons la possibilité de les enfouir sur un site spécialisé à Laval (Mayenne). Cela représente un trafic important de camions. Grâce aux aides de l'État, nous avons désormais les moyens de financer un tel dispositif. Il nous faudra ensuite vider la plate-forme, dépolluer le site ainsi que le ruisseau et la lagune qui le longent.
Êtes-vous seule à gérer ce problème?
Pour l'instant, oui. Mais le 21 de ce mois, je convie les représentants de la préfecture, du conseil général et des syndicats de traitement des déchets à une réunion extraordinaire en mairie. Il faut qu'ensemble, nous trouvions une solution. Je suis révoltée. J'ai hérité de ce lourd et épineux dossier qui avait été géré à la légère par la prédécente équipe municipale. Il faut savoir qu'un bail emphytéotique a été signé pour 18 ans. Il permet à l'exploitant de faire ce qu'il veut sur le site. En clair, il a les mêmes droits qu'un propriétaire. Il n'est donc pas facile pour nous d'intervenir.