La mort d’un chauffeur due de façon “quasi-certaine” aux algues vertes selon trois scientifiques

CONTRE-EXPERTISE - Après avoir examiné les rapports d’autopsie et d’expertises médico-légales réalisés après la mort en juillet d’un chauffeur qui était régulièrement en contact avec les algues vertes, trois scientifiques ont conclu que ce décès avait été provoqué de façon “quasi-certaine” par l’inhalation de sulfure d’hydrogène dégagé par les algues. Thierry Morfoisse, un costarmoricain de 48 ans, avait succombé à un infarctus peu après avoir déchargé des algues vertes le 22 juillet 2009, le procureur de Saint-Brieuc avait classé le dossier sans suite en novembre. Lire la suite...

"L’inhalation de sulfure d’hydrogène a, de manière quasi certaine, déclenché la survenue de l’infarctus ayant entrainé le décès de Mr Morfoisse", ont affirmé dans un communiqué Claude Lesné, médecin-chercheur au CNRS, Françoise Riou, chef du service d’épidémiologie au CHU de Rennes et André Picot, expert en toxico-chimie.

Les trois scientifiques ont fondé leurs conclusions sur les rapports remis il y a quelques semaines à la famille de Thierry Morfoisse, à sa demande, par le procureur de Saint-Brieuc Gérard Zaug. Celui-ci avait estimé en novembre 2009, sur la foi des mêmes expertises, qu’il n’y avait pas de liens entre la mort du chauffeur et les algues vertes. Il avait classé le dossier sans suite.

“A l’occasion du transport et du déchargement de bennes d’algues en putréfaction (...) Mr Morfoisse avait été notoirement exposé avant son décès depuis plus de deux heures à l’inhalation de gaz toxiques nauséabonds et très agressifs pour la fonction respiratoire”, précisent les scientifiques dans leur communiqué.

Ils rapprochent le décès de Thierry Morfoisse de deux graves accidents survenus au contact des algues vertes: l”’intoxication suraigüe” d’un cavalier de 28 ans survenue en juillet sur la plage de Saint-Michel en Grève (son cheval est mort asphyxié) et, dix ans plus tôt, sur la même plage, l’intoxication suraigüe également, suivie de quatre jours de coma, d’un ramasseur d’algues de 53 ans.

"Les circonstances du décès de Monsieur Morfoisse sont suffisamment explicites pour que les représentants de l’Etat admettent à présent les faits et cessent de faire obstacle à la reconnaissance de ce décès en accident de travail", concluent les docteurs Lesné, Riou et Picot.

PHA

Source : Libération.fr


Tag(s) : #environnement
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