oursCanada : histoire naturelle de la forêt du Grand Ours


Quand les glaciers se sont retirés après la dernière époque glaciaire, ils ont laissé derrière eux un sol morcelé et complexe qui a servi d’assise à la magnifique Forêt du Grand Ours. Depuis, la Forêt a évolué paisiblement et, aujourd’hui encore, la région est exposée à très peu de phénomènes naturels néfastes. Les feux de forêt sont rares et seuls des épisodes de grands vents déracinent des groupes d’arbres à l’occasion. Cette stabilité explique en partie la grande diversité d’espèces de plantes et d’animaux que l’on retrouve aujourd’hui dans la Forêt du Grand Ours.


Cette forêt pluviale doit son nom à ses plus célèbres habitants : les grizzlys, les ours noirs et le fameux « Spirit Bear », un ours blanc (de la famille de l’ours noir). Mais on y retrouve aussi des loups, des cerfs, des chèvres de montagne, des hirondelles blanches, des guillemots marbrés (une espèce menacée), des pics, des aigles, etc.


Les saumons sauvages constituent aussi un trait distinctif fondamental de la Forêt puisqu’on y retrouve cinq espèces qui servent en quelque sorte de trait d’union entre la mer et la terre. Les saumons constituent une nourriture riche en énergie pour les ours, qui peuvent accumuler des réserves de graisse supplémentaires pour leur période d’hibernation. De même, des recherches ont démontré que les louveteaux qui ont accès au saumon ont de meilleures chances de survie que leurs cousins qui vivent plus loin dans les terres. Les saumons qui meurent et se décomposent en amont des rivières après la fraie apportent un engrais naturel à la forêt grâce au nitrogène puisé dans l’océan et à d’autres éléments nutritifs contenus dans leur corps.


La Forêt du Grand Ours est aussi une source de vie pour les animaux marins qui longent la côte : otaries, marsouins, phoques, épaulards, saumons roses, baleines, etc.


La richesse biologique de la Forêt du Grand Ours est également synonyme de richesse culturelle. En effet, des groupes autochtones habitent cette région depuis des milliers d’années. Ils ont pour nom Kwakwaka’wakw, Heiltsuk, Wuikinuxv, Nuxalk, et Kitasoo/Xai’xais. Plus au nord, ce sont les Tsimshian, Metlakatla, Gitkxaahla, Gitga’at, Lax Kw’alaams, Kitsumkalum, Nisg’a et Haisla. Les îles Haida Gwaii (Îles-de-la-Reine-Charlotte) sont le territoire traditionnel de la nation Haida. Au coeur de la de la Forêt du Grand Ours, on retrouve un des plus anciens villages côtiers connus, Namu, dont l’histoire remonte à près de 14 000 ans.


L’abondance de ressources qui caractérise la Forêt depuis des milliers d’années a permis le développement de sociétés très organisées, de réseaux commerciaux élaborés et de manifestations artistiques impressionnantes (le style artistique de certains groupes est d’ailleurs réputé mondialement).


L’arrivée des Européens a eu des conséquences dévastatrices pour les autochtones de cette région : épidémies, appropriation des ressources, tentatives de colonisation et d’assimilation des Premières Nations, etc. Plus récemment, la gestion non écologique du territoire et la coupe de bois intensive ont fait peser une menace supplémentaire sur le mode de vie et la survie à long terme des Premières Nations de la Forêt du Grand Ours.


Aujourd’hui, les Premières Nations continuent à se battre pour protéger leurs terres ancestrales. La résolution du problème des droits sur ces territoires traditionnels constitue d’ailleurs toujours un important débat sur la scène politique provinciale et fédérale.


Source : Greenpeace 

Tag(s) : #environnement
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