Clémentine Autain, de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), explique en quoi ce qui en est sorti de la dernière réunion unitaire, pourrait débloquer la situation. Si les déclarations restrictives de Besancenot et Buffet se sont multipliés durant ces derniers jours, les discussions entre les négociateurs des organisations semblent plus constructive.
Le NPA et le PCF porteraient de très lourdes responsabilités si un nouvel échec devait être acté dans les semaines prochaines. La situation politique et
sociale catastrophique en France ne peut permettre une nouvelle division de la gauche radicale, après celle des précédentes élections. La gauche réformiste est déjà assez absente de la scène
politique, on ne doit pas y ajouter la division à tendance sectaire de la gauche radicale.
Les luttes valent mieux que les profits de chaque parti...
________________________________________________________________________
INTERVIEW POUR LIBERATION
L’affaire est-elle «tranchée» et l’unité compromise comme l’a indiqué Marie-George Buffet ?
Il y a un décalage entre les déclarations des leaders et la réalité des négociations. Alors
que sur la scène publique l’affaire semble pliée, on a enregistré des avancées très positives à la dernière réunion. Le Front de gauche a proposé un texte qui va dans le bon sens et peut servir
de base à un accord national. Il prévoit la présentation de listes autonomes du PS et d’Europe Ecologie au premier tour et la fusion démocratique avec les forces de gauche au second. Il ne s’agit
pas de listes Front de gauche élargies mais d’un cadre unitaire où les autres composantes, dont le NPA et la Fase, peuvent se reconnaître.
Quid du refus du NPA de participer à des exécutifs avec le PS ?
La participation a des exécutifs, ça ne peut pas être «toujours» ou «jamais». Mais «pour quoi faire». Le texte précise
qu’il s’agit de viser à la construction de majorités si les conditions suivantes sont réunies : «mise en œuvre des points essentiels de notre programme» et «rapport de force permettant
effectivement de les appliquer», hypothèse excluant toute participation avec le Modem. Si on veut l’unité de toute l’autre gauche [à la gauche du PS, ndlr], il faut faire des compromis. Je note
que la dirigeante du NPA présente à la réunion a jugé cette formulation «plutôt positive». Elle me paraît un bon point d’équilibre.
Besancenot juge que peser de l’extérieur peut être aussi efficace…
Si la gauche radicale est unie, fait plus de 10% et obtient un maximum d’élus, elle pèsera sur les orientations et les mesures des régions. Seul un cartel large d’organisations
peut créer une dynamique. Beaucoup de gens attendent ce signal unitaire. Pendant que nous tergiversons, Europe Ecologie arrive à capter des militants qui seraient plus dans leur élément avec
nous.