Depuis le 10 juin, les travailleurs/ses de l’usine Pirelli d’Alexandrie sont en grève. Ils et elles revendiquent :
•- Le respect par Pirelli de l’article 85 de la Loi sur le Travail (de 2003) concernant les calculs des primes pour les heures supplémentaires. Pirelli spolie les travailleurs/ses en les calculant sur le salaire de base et non le salaire réel.
•- Le respect par Pirelli des règlements sur les primes qui stipulent que la réduction des primes de production doit être faite à un taux de 10% par 0.1% de volume produit endommagé, lorsque le taux de production altérée atteint 2%. La compagnie applique les réductions à partir d’un taux de malfaçon de 1.4%.
•- Le respect par Pirelli de la convention nationale du travail qui prévoit, pour 2011, le paiement d’une allocation spéciale aux travailleurs/ses, calculée à partir du salaire de base, et non une partie de celui-ci comme le fait la direction de Pirelli.
•- Le respect par Pirelli de la convention collective nationale signée en février 2011, qui prévoit la participation des travailleurs/ses aux décisions concernant les prestations auxquels ils ont droit, en matières de soins médicaux, de transport, de modalités de paiement des primes.
•- Le respect par Pirelli des dispositions réglementaires concernant les salaires, modifiées unilatéralement par les patrons de l’usine.
•- Le respect par Pirelli du droit des travailleurs/ses de toucher 10% des bénéfices de l’entreprise. Ainsi, en 2011, Pirelli a volé un tiers de la somme due aux travailleurs/ses !
•- Contrairement à ce qu’elle pratique dans d’autres pays, l’entreprise Pirelli n’assume pas sa responsabilité en ce qui concerne les soins de santé pour les travailleurs/ses et leurs familles, de même que pour l’adaptation du salaire au taux d’inflation et à l’augmentation des prix des biens de base, etc.
La grève est motivée par l’exigence du respect de ce qui est prévu légalement !
D’ailleurs, le Comité syndical de Pirelli est affilié à l’officielle Union générale des travailleurs de la chimie, elle même affiliée à la Fédération Syndicale égyptienne (ETUF) ; préalablement à la grève, il a fait de nombreuses démarches pour éviter ce mouvement. Avant cette grève, la direction de l’usine a refusé toutes négociations ; elle a adopté la même position une fois la grève démarrée. Pour empêcher les travailleurs/ses de reprendre la production, d’autogérer l’usine, les patrons ont coupé l’alimentation en eau et électricité. Cinq animateurs de la grève ont été licenciés : Shaaban Abdel Latif Yussef, Ashraf Khamis connu aussi sous le nom de Ashraf El-Gazzar, Ahmed Kandil du comité syndical, Ashraf Ashmawi membre du comité syndical et président de l’association des salariés actionnaires de la compagnie, Mohamed Jarrana membre du comité syndical.
La Fédération égyptienne des syndicats indépendants (EFITU) a exprimé sa solidarité avec la grève des travailleurs/ses de Pirelli et elle soutient leurs revendications.
Les ouvrier-es d’Alexandrie ont manifesté devant le Consulat d’Italie ; promesse leur a été faite que leurs revendications seraient transmises à la direction du holding Pirelli et au gouvernement italien. Mais l’entreprise mère, en Italie, soutient activement les pressions contre les grévistes d’Egypte ! Nous dénonçons le chantage patronal consistant à menacer de ne pas verser les salaires dus aux grévistes !
Avec les grévistes d’Alexandrie, avec tous les syndicalistes indépendants d’Egypte, l’Union syndicale Solidaires (France) exige la satisfaction des revendications des travailleurs/ses de Pirelli et la réintégration des camarades licenciés.
L’Union syndicale Solidaires fait connaître en France la situation des travailleurs/ses de l’usine Pirelli d’Alexandrie. L’Union syndicale Solidaires communique l’information aux syndicats avec lesquels nous travaillons de divers pays où Pirelli est implanté : l’Italie bien sur, mais aussi Allemagne, Brésil, Argentine, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie, etc.
30 juin 2012
* Union syndicale Solidaires 144 boulevard de La Villette 75019 Paris Téléphone : (33) 1 58 39 30 20 Télécopie : (33) 1 43 67 62 14 contact@solidaires.org - www.solidaires.org