Depuis trois mois l'actualité internationale est dominée par les deux processus révolutionnaires en Tunisie et en Egypte, et par la flambée d'insurrections
populaires dans l'ensemble du monde arabe. Beaucoup d'images, de commentaires, d'articles, sur le web et dans la presse écrite. Avec une constante, informer sur les processus actuels qui se
développent à une allure surprenante, embrasant des régions entières. Régions que certains nous affirmaient endormies par une sorte de fatalisme des dictatures. Dictatures qui, pour l'arrogance
occidentale, étaient sans doute en rapport avec la nature des peuples arabes.
Il est vrai que les "analystes" dits internationaux ne sont pas à une bêtise de plus ou de moins, digne des années où ils prédisaient avec ferveur "la fin de
l'histoire". Même dans de prestigieuses revues, le ridicule n'a jamais tué.
Alors au-delà des commentaires à chaud, ne serait-il pas intéressant de revenir un peu en arrière, vers la fin des années 2000 ? En effet si les révolutions
surprennent souvent, elles ne tombent jamais du ciel. Rien de magique.
Le processus révolutionnaire tunisien et égyptien vient de quelque part. Alors afin de mieux comprendre ce qui se passe aujourd'hui depuis quelques semaines, il est
indispensable de savoir ce qui se passait juste avant dans ces pays arabes si proches de nous.
Et c'est justement ce que nous permet ce livre d'Alternatives Sud consacré au Monde arabe. Il date d'un peu plus d'un an, mais est terriblement actuel.
Au-delà de l'éditorial signé par le directeur du CETRI (Centre Tricontinental) Bernard Duterme concernant la contestation versus la coercition, l'ouvrage est divisé
en deux grandes parties :
D'abord des éclairages nationaux, concernant le Maghreb et le Machrek, sans oublier la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Koweit, Bahreïn et Emirats arabes
unis.
Ensuite nous sont proposés par cinq auteurs, des analyses transversales, sur la "rue arabe", les syndicalismes sous l'autoritarisme, les mouvements islamistes,
nationalistes et la gauche, la société civile et les rapports entre gouvernants et oppositions en Afrique du Nord.
A la lecture des articles sur la Tunisie de Karin Gantin (voir l'extrait) et sur l'Egypte de Sarah Ben Néfissa, l'on sera à même de mieux saisir les mouvements
insurrectionnels enclenchés dans ces deux pays.
Commun à presque tous, les ravages de la mondialisation, c'est à dire la libéralisation économique et la disparition progressive des idéologies issues de la période
post-coloniale, le socialisme, le nationalisme ou encore le panarabisme. L'ensemble des articles nous montrent qu'existent bien des résistances syndicales et un bouillonnement des sociétés
civiles démocratiques.
Indispensable à lire si vous souhaitez vraiment comprendre ce qui se passe en ce moment dans le Monde arabe. Et ce n'est pas vraiment beaucoup s'avancer que dire
que ces mouvements ne sont qu'à la naissance d'un processus qui va se poursuivre dans le temps long et qui sera irréversible. C'est dire l'importance de bien saisir les racines actuelles de cette
métamorphose.
Et cette publication donne des clés de lecture.
Dan29000
Etat des résistances dans le Sud 2010
Monde arabe
Alternatives Sud
volume 16-2009/4
Editions Syllepse / Centre Tricontinental
2009 / 232 p / 13 euros
Abonnement annuel :
4 numéros : 50 euros
s'adresser :
vente-abonnement@cetri.be
Et pour découvrir le site de l'éditeur :
c'est ICI
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EXTRAIT /
Tunisie : des luttes renouvelées pour des droits inextinguibles
Malgré la violence exercée depuis le centre de l’Etat contre tout type d’opposition sociale ou politique trop explicite, des formes de résistance multiples
germent et se développent au sein de la société tunisienne. Au-delà des divers actes de résistance des militants démocratiques, les événements récents du bassin minier de Gafsa témoignent du
potentiel de mobilisation des groupes les plus exposés à la précarité socio-économique.
par Karine Gantin
Les rapports des grandes organisations internationales de défense des droits humains se succèdent depuis près de 20 ans pour dénoncer l’aggravation
continue des pratiques répressives du régime du président Ben Ali. Au pouvoir depuis 1987 suite à un « coup d’Etat médical », ce dernier briguait fin octobre 2009 son cinquième mandat
dans un jeu électoral contrôlé de bout en bout.
Contexte répressif étouffant
Depuis les années 1990, les vagues d’arrestations ont étouffé les principales voix de l’opposition démocratique et, de manière systématique, des islamistes du
principal mouvement politique interdit « Ennahda » ainsi que de leurs soutiens, condamnant ceux-ci à la prison, à l’exil, au silence ou encore à des stratégies alternatives comme
l’investissement dans la culture ou la défense des droits de l’homme.
Plus globalement, le pouvoir poursuit son entreprise de verrouillage policier de la société dans toutes ses composantes et déploie un arsenal toujours plus étoffé
de mesures répressives : harcèlements, humiliations, interruption des communications, agents postés devant les domiciles ou les locaux afin d’intimider, surveiller, voire bloquer les allées
et venues, agressions, sanctions administratives, sociales et économiques, y compris à l’encontre de l’entourage familial, emprisonnements par une justice aux ordres (CNLT, 2007). Les
arrestations sont couramment accompagnées de torture, au nom de la préservation du régime ou de la lutte contre le terrorisme [1]. La monopolisation
du pouvoir repose sur un jeu continu d’allégeances, à la fois partisan et clanique, via l’intérêt ou la contrainte, de la base au sommet de la société (Hibou, 2006 ; Beau et Graciet,
2009).
Parallèlement, le pouvoir manœuvre ces dernières années pour accroître son contrôle sur les rares lieux civils ayant pu s’aménager une marge d’autonomie :
« putschs intérieurs » orchestrés par des membres du parti-Etat - le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) - contre les directions des syndicats de la magistrature et du
journalisme (respectivement en 2006 et 2009) ; offensives contre les activités culturelles portant un esprit de liberté ; enchaînement ubuesque et dramatique d’une trentaine de procès à
l’encontre de la Ligue tunisienne des droits humains (LTDH [2]).
Contenu
Editorial
Contestation versus coercition dans le monde arabe
par Bernard Duterme
Maroc : mouvements de résistance entre malaise et espoirs
par Kamal Lahbib
Au Maroc, le champ des luttes sociales et citoyennes est marqué par des dynamiques contradictoires. Le recul de libertés essentielles au nom de la lutte
contre l’insécurité n’empêche pas le foisonnement d’actions collectives en tout genre contre les injustices. La faiblesse chronique du monde syndical coexiste avec le dynamisme des
organisations féminines. Au lendemain des élections communales, de la reprise de négociations difficiles sur le Sahara et en pleine période de crise financière mondiale, (...)
Cet article n'est disponible qu'à l'achat de -Etat des résistances dans le Sud - Tunisie, Egypte, Algérie et le reste du monde arabe-
Algérie : impuissance des mouvements populaires
par Samir Larabi
Les mouvements populaires algériens – syndicaux, islamistes ou régionalistes – sont à la dérive. En cause, d’une part, la capacité jamais démentie du pouvoir
à coopter ou réprimer toute force sociale représentant une menace potentielle pour son hégémonie, d’autre part la difficulté des acteurs sociaux à construire des ponts entre secteurs
mobilisés. La prolifération récente de luttes sociales localisées confirme ce diagnostic pessimiste. Au lendemain de l`indépendance, le jeune Etat indépendant issu d’un (...)
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Tunisie : des luttes renouvelées pour des droits inextinguibles
par Karine Gantin
Malgré la violence exercée depuis le centre de l’Etat contre tout type d’opposition sociale ou politique trop explicite, des formes de résistance multiples
germent et se développent au sein de la société tunisienne. Au-delà des divers actes de résistance des militants démocratiques, les événements récents du bassin minier de Gafsa témoignent
du potentiel de mobilisation des groupes les plus exposés à la précarité socio-économique. Les rapports des grandes organisations internationales de défense des droits (...)
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Libye : avancées sociales, régression politique, dissensions en
perspective
par Moncef Djaziri
La société libyenne a subi de profonds changements depuis le coup d’Etat de septembre 1969 et l’avènement du régime jamahiriyen. Si la population a pu
enregistrer de réelles avancées sociales, le système politique mis en place par Kadhafi est demeuré fermé et la société contrôlée ou réprimée. L’avenir fait l’objet de dissensions au sein
de l’élite au pouvoir. Et certaines forces et organisations sociales d’opposition tendent à émerger. La société libyenne a subi de profonds changements depuis le coup d’Etat
de (...)
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Machrek
Égypte : nouvelles dimensions des protestations sociales
par Sarah Ben Néfissa
2009 marque une évolution de la configuration du « marché revendicatif » égyptien. Les protestations, multiples et diversifiées, sont désormais sociales
davantage que politiques. Catégorielles, cloisonnées et autonomes, elles s’appuient sur un allié médiatique crucial, dans un cadre toujours verrouillé par les autorités, mais perméable aux
réappropriations et aux ajustements. L’augmentation des mouvements de protestation sociale s’est clairement confirmée en Egypte durant l’année 2009. Pour le seul mois de (...)
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Palestine : un pays à réinventer
par Pascal Fenaux
Il est impossible d’aborder la question des mouvements de résistance « en Palestine » sans les remettre dans le sombre contexte de l’impasse dans laquelle se
trouve aujourd’hui le mouvement national palestinien : d’une part, parce que les luttes ont été structurellement déterminées par les acteurs politiques et militaires, d’autre part, car
cette impasse renvoie à maints égards à la difficulté de circonscrire ou de délimiter la Palestine. Qu’entend-on par « en Palestine » ? Et de quelle Palestine (...)
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Liban : clivées et instrumentalisées, les résistances peinent à se
développer
par Marie-Noëlle Abi Yaghi
Des syndicats aux mouvements étudiants, les forces sociales libanaises semblent condamnées à se soumettre aux mécanismes de cooptation et
d’instrumentalisation d’un système politique dont le fonctionnement reste surdéterminé par les appartenances communautaires. La particularité du système politique libanais remonte à la «
création » de l’Etat, lorsqu’il est venu se superposer aux allégeances spécifiques, mettant à mal la construction d’une allégeance civile vis-à-vis d’un « Etat libanais ». Alors que
les (...)
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Jordanie : détérioration des relations entre islamistes et royalistes
par Curtis R. Ryan
Les relations entre Frères musulmans et monarchie ont longtemps été caractérisées par la tolérance, voire le soutien mutuel. La volonté des Frères d’exister
sur la scène politique a progressivement tendu cette relation. Depuis 2005, les dirigeants hachémites ont adopté une ligne sécuritaire qui sert notamment à refouler l’influence politique
islamiste. Mais la marginalisation des modérés risque de profiter aux plus radicaux. L’émergence du mouvement islamiste en Jordanie remonte aux origines du régime (...)
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Syrie : entre contestation civile et politique
par Salam Kawakibi
L’avortement des promesses d’ouverture faites par le jeune président syrien lors de son accession a délié les langues des militants démocratiques. Leur
activisme est cependant limité par le climat répressif et le manque de connexion avec les milieux populaires. D’autres formes de contestation se développent parallèlement, sur des thèmes
sociaux et culturels variés qui préoccupent de larges pans de la population. La contestation sociopolitique n’est pas une nouveauté dans la région. Elle marque la scène (...)
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Irak : la renaissance ambiguë d’une « société civile »
par Myriam Benraad
Après quarante ans de chape de plomb, la liquidation du régime baathiste par l’intervention américaine n’a pas débouché sur la reconstruction d’un espace
public ouvert et pluriel. La renaissance d’une « société civile » irakienne fait face à de sérieuses limites, à la fois internes – absence d’autonomie, clivages ethniques et religieux,
dépendance des financements étrangers – et externes – climat d’insécurité et tutelle gouvernementale. L’affaiblissement, puis la destruction, de la société civile
irakienne (...)
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Péninsule arabique
Pouvoirs et oppositions en Arabie saoudite : de la contestation armée à
l’institutionnalisation de l’islamisme ?
par Pascal Ménoret
Loin des clichés sur le terrorisme jihadiste, l’examen attentif de l’islamisme saoudien révèle un phénomène évolutif, largement tourné contre l’omnipotence de
la famille royale dans les domaines religieux, mais aussi politique et économique. C’est à travers – et non contre – cette critique islamique qu’une société civile authentiquement
modernisatrice est en voie d’émergence dans le royaume saoudien. Dans les années 1970, l’islamisme saoudien naît d’un triple désaccord avec le régime : désaccord politique (...)
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Yémen : précarité politique et sociale croissante
par Laurent Bonnefoy
La multitude et la complexité des « fronts » – antiterroriste, identitaire, social, politique – auxquels fait face l’Etat yéménite déstabilisent le pays. La
société civile, dynamique et relativement indépendante, limite les velléités autoritaires du gouvernement et satisfait certaines demandes sociales. Mais l’inversion des tendances à l’oeuvre
dépendra aussi d’un changement d’attitude des partenaires internationaux. Depuis sa naissance en 1990 avec l’unification du Yémen du Nord et du Yémen du Sud, le sort (...)
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Koweït : paralysie institutionnelle, marchandage politique et lassitude
populaire
par Claire Beaugrand
L’élection récente de quatre femmes au parlement koweïtien confirme l’avant-gardisme du pays en matière d’ouverture démocratique dans la région du Golfe. La
politisation de nouvelles couches de la société n’est cependant pas exempte de relations de patronage et de marchandage politique entre le gouvernement, le parlement et la société civile.
Et elle exclut les nombreux travailleurs migrants. Premier émirat du Golfe à obtenir son indépendance en 1961, le Koweït est aussi le premier à se doter, à peine un (...)
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Bahreïn : mise au pas de l’opposition légaliste, surenchère de la minorité
radicale
par Claire Beaugrand
Dix ans après l’avènement du roi Hamad, les espoirs de libéralisation politique se sont envolés et les inégalités sociales restent perçues comme le produit de
politiques discriminatoires à l’égard de la majorité chiite. Depuis fin 2007, une nouvelle spirale de manifestations-répression s’est engagée entre les autorités et la minorité d’opposants
refusant tout compromis avec le pouvoir en place. Précoce en termes de conscience politique et de revendications socio-économiques émises dès les années 1920, la (...)
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Émirats arabes unis : une « société civile » mais pas de
contre-pouvoirs
par Brigitte Dumortier
Si le système de pouvoir héréditaire et paternaliste subsiste aux Émirats arabes unis, l’affaiblissement des formes tribales de participation fait place à un
foisonnement de nouvelles organisations. Pour autant, le contrôle exercé, le manque de libertés et la non-démocratisation des institutions ne permettent pas l’affirmation de réels
contrepouvoirs, dans un pays dont la population est majoritairement composée de travailleurs étrangers. Depuis les années 1990, on constate le rôle croissant des (...)
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Analyses transversales
La « rue arabe » au-delà de l’imaginaire occidental
par Asef Bayat
Au-delà des clichés qui la présentent comme « agressive » ou « apathique », la rue arabe est d’abord un lieu politique, complexe et évolutif, d’expression de
griefs et de sentiments partagés – des luttes anticoloniales aux mobilisations pro-palestiniennes ou contre la guerre en Irak, en passant par les mouvements islamistes, sociaux,
démocratiques et les innombrables « empiétements silencieux » qui défient l’ordre établi et la répression. Durant les semaines de tension entre les attentats du 11
septembre (...)
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Syndicalismes arabes au prisme de l’autoritarisme et du corporatisme
par Eric Gobe
Du corporatisme d’État des régimes arabes autoritaires populistes des années 1960 et 1970, seule la dimension répressive a survécu à la libéralisation des
économies. Par-delà les variations nationales dans l’« encadrement » des mouvements ouvriers et paysans, les centrales syndicales ne semblent plus fonctionner que pour empêcher l’émergence
d’une capacité revendicative susceptible de remettre en cause politique économique, privilèges et corruption. Le propos est ici d’analyser les rapports entre le pouvoir (...)
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Rapports entre mouvements islamistes, nationalistes et de gauche au Moyen-Orient
arabe
par Nicolas Dot Pouillard
Si mouvements islamistes, nationalistes et de gauche arabes divergent régulièrement – entre libéraux et socialistes – sur la question sociale, plus d’ailleurs
que sur les questions démocratiques ou de genre entre traditionnels et modernes, c’est bien l’affirmation nationale « tiers-mondiste » qui alimente les principales convergences, «
l’idéologie implicite » anti-impérialiste rapprochant les différents courants protestataires. Puisque les sciences sociales sont parfois à l’image du politique, et
qu’elles (...)
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État, démocratie et société civile dans le monde arabe
par Bichara Khader
Si la crise de légitimité des États postcoloniaux arabes est déterminante dans la réémergence des sociétés civiles de la région, d’autres facteurs externes et
internes ont joué à plein. Mais la démocratie n’est encore qu’un mirage. La libéralisation économique n’a été accompagnée que d’une pseudo-libéralisation politique. Les mouvements
islamistes constituent la principale expression des frustrations accumulées. Si républiques et monarchies arabes s’opposent sur la question du rapport entre arabité et
islamité (...)
Cet article n'est disponible qu'à l'achat de -Etat des résistances dans le Sud - Tunisie, Egypte, Algérie et le reste du monde arabe-
Gouvernants et oppositions en Afrique du Nord
par Jean-Noël Ferrié
La consolidation des régimes autoritaires arabes – en dépit ou grâce à la libéralisation – ne fait pas pour autant de ces derniers des entités extérieures aux
sociétés. Les transactions collusives entre gouvernants et gouvernés, la dépendance des partis et de la société civile, la prévalence des intérêts spécifiques sur des considérations d’ordre
général et politique, limitent et segmentent la scène oppositionnelle. A des titres divers, la totalité des régimes politiques de l’Afrique du Nord peuvent être dits (...)
Cet article n'est disponible qu'à l'achat de -Etat des résistances dans le Sud - Tunisie, Egypte, Algérie et le reste du monde arabe-