Fondation Copernic : Répression et discriminations syndicales
Editions Syllepse, Paris 2011, 110 pages, 7 euros
Bien que légitimé par le droit, le fait syndical est remis en cause dans les pratiques et dévalorisé dans les discours
« Faut-il rappeler que la relation salariés-employeur est fondamentalement favorable à ce dernier ? Face à cette dissymétrie de
la relation contractuelle, l'expression d'intérêts antagoniques et la défense des droits des salariés passent par l'action syndicale. Peut-on tolérer qu'une institution aussi importante
que l'entreprise reste un lieu de non-droit, que la démocratie s’arrête à ses portes au motif qu'il s'agit d'un lieu privé, que toute forme de contre-pouvoir à la toute puissance de
l'employeur y soit interdite ? Le droit syndical est au cœur de du droit du travail, dont il est à la fois une émanation et un garant. Il est aussi un élément essentiel d 'analyse
critique des évolutions du travail. »
Les auteur-e-s vont aborder successivement « Représentation syndicale : un état des lieux », «
La liberté syndicale : un droit à conquérir », « Le droit de résister mis en cause », « Les moyens de
luttes contre les discriminations et la répression », « Cas emblématiques de discriminations syndicales » et termineront l'ouvrage par
« Quelles propositions ».
Ce petit livre permet donc de faire un état des lieux. Inscrit dans la Constitution, le droit syndical reste à concrétiser, à conquérir en permanence. Le
patronat tolère au mieux mais n'accepte pas réellement l'organisation collective des salarié-e-s et leurs résistances.
Le syndicalisme est objectivement un instrument de contestation de leur pouvoir, une incursion dans leur gestion et dans la propriété privé.
Le syndicalisme n'est pas toujours/souvent à la hauteur des espérances des salarié-e-s, en particulier par sa culture de division. Les distances
créées par la professionnalisation, les phénomènes de bureaucratisation ou d’institutionnalisation participent à la désaffection des adhérent-e-s, qui cependant votent majoritairement
pour les organisations syndicales dans les élections professionnelles. Il ne faudrait cependant oublier le cadre général organisé pour diviser les salarié-e-s. Sans oublier les
discriminations, les menaces, les licenciements,etc... Pour celles et ceux qui douteraient des réalités, j'invite à lire le chapitre 5 « Cas emblématiques de
discrimination et de répression syndicales »
La répression syndicale est un fait politique qui entrave les possibilités d'organisation et de défense des salarié-e-s. Aussi « il
nous paraît primordial que puisse se construire un mouvement unitaire de refus de l'arbitraire patronal, que s'instaure un débat entre toutes les forces militantes et plus largement dans
l'ensemble de la société, sur les moyens de faire respecter le droit syndical. »
Fondation Copernic : Répression et discriminations
syndicales
Editions Syllepse, Paris 2011, 110 pages, 7 euros
Didier Epsztajn
http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/
|