En Grèce, la police torture
Agressions, viols, bastonnades, usage de Taser, brûlures de cigarettes, humiliations, prélèvements génétiques obligatoires, même enlèvements d’élèves… telles sont les méthodes de la police grecque, un pays membre de l'Union européenne... Appel à la solidarité du Comité contre la torture et l'arbitraire de la police en Grèce.
En février dernier, quatre militants anarchistes suspectés d'avoir braqué une banque sont arrêtés et torturés par la police. Celle-ci publie ensuite des photos retouchées des quatre inculpés parce que, selon le ministre de l'Ordre public, « il avait fallu retoucher les photos pour que les détenus soient reconnaissables »...
Dans une lettre ouverte, Pantelia Vergopoulou, la mère d'une des victimes, Andreas-Dimitris Bourzoukos, dénonce sans équivoque les sévices subis par son fils et ses trois autres compagnons : « Le mécanisme de poursuite en Grèce reste la torture liée aux standards de la prison de Guantanamo. Mon fils, comme les trois autres arrêtés, n’a pas était traité, comme tout autre accusé, d’offenses criminelles au code, mais avec une haine toute particulière parce qu’il est un anarchiste. Au même moment, leurs bourreaux se cachent derrière des cagoules et restent intouchables. »
C'est pour s'opposer à une série d'évènements alarmants comme celui-ci que s'est constitué récemment le Comité contre la torture et l'arbitraire de la police en Grèce. Il est composé de plusieurs organisations de défense des droits, telles que la Ligue des droits de l’Homme (Grèce), le Comité pour les droits des détenu-e-s, le Réseaux pour les droits politiques et sociaux, Médecins du Monde, Act-up et bien d’autres, ainsi que de nombreux citoyen-e-s.
Le Comité lance une pétition (ci-après) pour dénoncer les violences policières perpétrées dans la rue, les commissariats, les prisons, les centres de rétention, et il se donne comme objectif d’enregistrer, d’intervenir sur place et de rendre public tout acte arbitraire et de torture de la part de la police grecque. Une première conférence de presse est prévue pour le 9 avril; elle sera l’occasion d’annoncer publiquement la constitution du comité et de présenter la liste de signataires. Le Comité grecque contre la torture compte sur notre soutien. Texte de l'appel :
EN GRÈCE, LA POLICE TORTURE
Agressions, viols, bastonnades, usage de Taser, brûlures de cigarettes, humiliations,
prélèvements génétiques obligatoires, même enlèvements d’élèves…
Les corps torturés, abusés, humiliés varient à chaque fois : manifestants, immigrés, détenus, personnes prostituées, même mineurs ; dans la rue, en salle de détention ou en centres de rétention. Les mains cependant, sont toujours les mêmes : celles de la police. La plupart de ces affaires ne sont pas officiellement dénoncées, ou un semblant d’enquête est mené laissant les responsables impunis. Mais qui peut encore croire que ces mésactions sont des événements marginaux ?
Pas même le ministère de l’Intérieur, qui n’a pas hésité à publier les photos des 4 anarchistes arrêtés à Kozani le 1er février, sur lesquelles trois d’entre eux sont défigurés suite aux violences subies. Après une enquête réalisée en interne, le ministère déclare officiellement que la violence exercée par la police était « légitime et nécessaire ».
De leur côté, les personnes arrêtées ont dénoncé, par l’intermédiaire de leurs avocats et de leurs familles, qu’ils sont restés pendant des heures attachés les coudes dans le dos, avec des capuches sur la tête, pendant que les policiers les battaient à tour de rôle ! Les photos, pourtant visiblement trafiquées, n’ont pas pu (ou peut-être n’a-t-on pas voulu ?) dissimuler l’horreur. Les journaux télévisés ont diffusé ces photos sans commentaire. C’est également sans commentaire qu’ils ont diffusé un autre cas flagrant de torture, commis au siège de la direction générale de la police, celui de 15 motocyclistes participant à une manifestation antifasciste, quelques mois auparavant, un cas qui a pris toute sa gravité lorsque les médias internationaux s’en sont emparés. Plusieurs autres cas sont de même restés dans l’obscurité, comme celui de l’immigré torturé avec des pinces au commissariat de police d’Egaleo /Athènes, du mineur détenu à Amigdaleza/Attique qui a eu la rate éclatée suite à de violents coups, du viol avec matraque d’un autre immigré à la police portuaire de la Canée/Crète et plein d’autres.
En tant que citoyens de ce pays nous avons largement dépassé le stade de la simple inquiétude. Désormais il est de notre devoir de parler, de déclarer publiquement que :
• Nous ne devons pas permettre que la Grèce devienne un vaste Guantanamo.
• Nous ne devons pas permettre le retour aux pratiques des régimes dictatoriaux. La torture est un crime et comme tel, passible de sanctions légales.
• Nous refusons de nous habituer à la médiatisation de ces pratiques horribles, et de céder à la peur du message terrorisant qu’elle envoie à toute une société.
• Nous ne devons pas permettre cette barbarie ni tolérer son impunité.
Appel à signer ici : http://www.ipetitions.com/petition/stop-police-torture/(à noter que le site ipetitions.com propose de faire une donation après avoir signé la pétition. Celle-ci est bien signée même si vous ne faites pas de donation), ou par courriel : nopolicetorture@gmail.com
SOURCES
- Initiative grecque à Paris :http://initiativegrecqueaparis.wordpress.com/2013/03/29/petition-contre-la-torture-et-larbitraire-de-la-police-grecque/
- Okeanews :http://www.okeanews.fr/petition-contre-la-torture-et-larbitraire-de-la-police-grecque/#axzz2PIAXmLmt
SOURCE / MEDIAPART