Tremblement de terre au Japon : Greenpeace fait le point sur la situation nucléaire
Paris, le 12 mars 2011 à 05h50 – La catastrophe naturelle qui a frappé le Japon hier, a causé la défaillance de plusieurs réacteurs nucléaires de deux centrales situées dans la région de Fukushima, à environ 250 km au nord de Tokyo.
L’incident principal
Le refroidissement d’au moins un des réacteurs de Fukushima Daiichi n’a pas été assuré pendant plusieurs heures.
Quel est le risque ?
Le cœur du réacteur peut entrer en fusion. Si tel était le cas, cela signifie que la température à l’intérieur du réacteur est si élevée que la réaction nucléaire
est incontrôlable. On ne peut pas prévoir quelles seront les conséquences.
Est-ce que cela s’est déjà produit ?
Il y a eu deux précédents de fusion : en 1979 à Three Miles Island (Etats-Unis) et en 1986 à Tchernobyl (Ukraine).
Aux Etats-Unis, la fusion du cœur du réacteur a entrainé la fonte des matériaux métalliques se trouvant autour. Par chance, cela a permis de contenir en partie la
radioactivité, des gaz radioactifs ont tout de même été rejetés dans l’environnement. En Ukraine, l’accident a déclenché une explosion dû à la présence d’hydrogène. Cette explosion a été suivie
de la contamination que l’on connait.
Que font les autorités japonaises ?
Comme à Three Miles Island, pour tenter de faire baisser la pression à l’intérieur du réacteur des vannes d’évacuation ont d’or et déjà été ouvertes. Du gaz
radioactif s’est donc déjà répandu dans l’atmosphère.
Comment les populations sont-elles protégées ?
Un périmètre de sécurité de 10 kilomètres est mis en place autour de la centrale. Il n’y a plus de moyens de communications et les populations sont alertées via
du porte à porte.
D’autres réacteurs en péril
Selon les informations publiées par le fournisseur d’électricité japonais Tokyo Electric Power Company (propriétaire des centrales), plusieurs réacteurs
connaissent d’inquiétantes hausses de températures et de pressions. Un réacteur de la centrale de Fukushima Daini (qui se trouve à 12 km de la centrale de Fukushima Daiichi) est plus
particulièrement touché par de graves problèmes de refroidissement.
« Ces données font craindre un autre accident. Nous serions là dans une situation totalement inédite avec plusieurs réacteurs touchés dans une même région. Nous ne pouvons absolument pas savoir quelles seraient les conséquences », conclut Sophia Majnoni d’Intignano.