Un appel ou un cri d’orfraie ?
L’intersyndicale réunie à Montreuil le 18 novembre 2011 a appelé à une journée de mobilisation nationale le 13 décembre 2011 pour s’opposer à la politique gouvernementale d’austérité. http://sntrs-lyon.alter.eu.org/public/pdf/20111121_communique_intersyndical.pdf
Extrait de l’appel à l’intersyndicale : "Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA décident d’agir ensemble pour s’opposer à ces mesures et obtenir d’autres solutions. Avec un appel commun, elles s’adresseront aux salariés pour interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d’entreprises dans la période du 1er au 15 décembre. Dans ce cadre, le 13 décembre sera un temps fort de mobilisations interprofessionnelles, notamment avec des rassemblements. Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, se retrouveront rapidement après le 15 décembre, afin d’en tirer le bilan et d’envisager, ensemble, de nouvelles initiatives en janvier."
En première analyse, nous pouvons remarquer plusieurs choses.
Entre l’appel et la première journée, il se passe 4 semaines.
Ensuite quoi qu’il advienne lors de cette journée du 13 décembre, une pause réflexive sera tout de suite imposée à la mobilisation pour analyser cette première
journée.
Il faudra ensuite attendre janvier pour espérer de « nouvelles initiatives ».
Il faut apparemment comprendre qu’une initiative c’est une journée limitée de mobilisation.
« pour s’opposer à ces mesures et obtenir d’autres solutions. » Un appel pour obtenir d’autres solutions à l’austérité ? Mais de qui ? du
patronat ? des banksters ? des politiciens-VRP ? Mais de qui se moque-ton ? On s’oppose sans rien opposer à ?! Les syndicats ne prendraient-ils même plus la
peine de revendiquer quoi que soit ? ( à part « Nous voulons obtenir une solution ! ») De l’audace que diable ! Que les combat des coqs soient truqués, c’est un
fait mais prenez au moins la peine de faire semblant ! j’ajouterai d’un point de vue cynique que si même les « acteurs » sociaux se résignent le Spectacle ne sera plus
complet...
En deuxième analyse,
Cela fait une éternité (pour qui espère un changement bien évidemment), que la stratégie de la journée unique de mobilisation est systématiquement et
scrupuleusement suivie. Et l’on peut indéniablement constater que loin de créer un rapport de force favorisant les négociations (pire les résultats et les acquis par la
négociation sont nuls pour les derniers mouvements sociaux d’ampleur), cela favorise au contraire une phénomène d’amortissement de la contestation réelle des femmes et des hommes
qui souffrent et subissent, encaissent la réalité sociale.
On peut donc s’interroger sur le fait que la fonction syndicale (en tout cas dans la tranche supérieure de sa hiérarchie : la centrale comme on dit) n’est rien
d’autre d’un point de vue systémique qu’un tampon social ! Je veux dire par là que son rôle consiste objectivement à tenter de contenir la grogne sociale dans un agenda de
pseudo-négociation avec le gouvernement qu’elle tente d’imposer à la base.
J’affirme à titre individuel donc en définitive que tant que les centrales syndicales maintiendront le choix de cette stratégie de l’échec, ils ne seront que des
alliés objectif du système d’oppression en ce qu’il contribueront à la « pédagogie de l’impuissance » pour reprendre Chomsky — pédagogie qui nous induit à nous
décourager, nous résigner par désillusion successive d’espoir de changement et par sentiment de la toute puissance inébranlable du système.
Là est l’immobilisme : les acteurs sociaux sont réellement sur une scène de théâtre, où les mots n’ont plus aucun autre effet que l’hypnose !
« Soyons réalistes. Exigeons l’impossible ! » Il est au contraire utopique de croire que l’on peut miser sur le statu quo tel que nous le vivons ! Mais tout d’abord : Réveillons-nous !
Sortons du mauvais rêve de la société moderne enchaînée...
Quelques références :
Pour appuyer cette constatation objective telle qu’elle se décèle empiriquement, un petit élément montrant la duplicité dont peut faire preuve les dirigeants syndicales, ici Chérèque, dirigeant de la CFDT. http://guerre.libreinfo.org/component/content/article/430.html
Ou alors la forte suspicion de caisses noires alimentant les syndicats et alimentées par le patronat : http://www.arretsurimages.net/contenu.php ?id=1762
Ou plus loin pour montrer que cette déviance (je dis déviance, car le but syndical n’est-il pas d’offrir un outils de protection et d’opposition à l’oppression anti-sociale) est bien ancrée dans le temps, ceci d’affligeant : http://lelaboratoire.over-blog.com/article-262203 On y apprend que les syndicats ont décidé d’un commun accord (ou laisser décider) l’interdiction et la dissolution en 2006 du syndicats CNT-Poste. Quand on est un syndicat, on a le droit d’être en divergence avec la ligne des autres syndicats mais en tout cas on doit tous être d’accord pour défendre la liberté syndicale. Quels sont ces méthodes de partage syndical comme un gâteau à la sauce politicienne du pouvoir ?
Ouverture :
Il paraît évident que les indignés s’opposent aussi aux mesures d’austérité qui ne sont qu’une gestion hypocrite et scandaleuse de ce qui n’est pas une crise mais une arnaque. Pour plus d’information, je vous invite à consulter cette vidéo que nous avons projeté sur la place des Terreaux le 11 novembre 2011 : http://lyon.reelledemocratie.com/comprendre-la-dette-publique-en-quelques-
Mais aussi pour appréhender un peu mieux les débats de fond que mènent les indignés lyonnais sur la place publique, cette synthèse des échanges : http://lyon.reelledemocratie.com/synth%C3%A8se-des-d%C3%A9bats-sur-le-fond
La participation des indignés à cette journée me paraît néanmoins évidente. Cependant, contrairement à l’intersyndicale, chante de la discontinuité de la lutte, les indignés tenteront de maximiser la fête qualitativement
...et sur la durée :
Avant le 13 décembre : A Lyon, comme ailleurs, nous avons pris position de façon définitive. Nous nous réapproprions notre Temps. Nous œuvrons humblement à la création d’une véritable ligne de front sur toute la planète depuis le 22 mai. La fête des Lumières du 8 décembre, sera une occasion. A ce propos, venez Place Raspail, à Côté du manège à Guillotière, nous réservons une surprise pour la fête des lumières... Une mobilisation pour le droit au logement à l’appel de la fondation Abbé Pierre, le 10 décembre sera un mouvement : http://lyon.reelledemocratie.com/journ%C3%A9e-de-mobilisation-g%C3%A9n%C3%
Après le 13 décembre : Nous monterons ainsi crescendo (à la différence de la plop-stratégie des centrales) jusqu’au rassemblement le 17 décembre à 14h sur la place Bellecour en commémoration de l’immolation de Mohamed Bouazizi qui symbolise le sursaut des peuples après que la ligne de l’inacceptable a été une nouvelle fois franchie. Ce rassemblement s’inscrira aussi dans le cadre d’une journée de coordination internationale indignée comme le fut le 11 novembre. Les indignés opposent constamment la dignité humaine à l’encontre du parti de la mort (qu’on l’appelle « Impérialisme », « Système », « Capitalisme (du désastre) », « Néo-libéralisme », « Totalitarisme marchand »...) http://lyon.reelledemocratie.com/grand-rassemblement-le-17-décembre-à-bell
Et ce n’est pas fini...
Cela commence !
Rendez-vous place Bellecour le 17 décembre à 14 h http://www.facebook.com/events/307932932561066
Source : REBELLYON