21 février 2011,
Bruxelles, Montevideo, Benin City, Montreuil, sous embargo jusqu’au 22 février 2011 - Alors que l’industrie s’apprête à publier ses chiffres annuels, un nouveau rapport de la Fédération Internationale des Amis de la Terre révèle que la culture des plantes GM continue de baisser en Europe : le nombre d’interdictions augmente et la surface cultivée en OGM continue de diminuer (1).
Le rapport intitulé Qui tire profit des plantes GM ? montre que moins de 0,06 % des champs européens sont plantés d’OGM, soit une baisse de 23 % par rapport à 2008. Sept Etats membres maintiennent une interdiction contre le maïs GM de Monsanto, en s’appuyant sur les preuves toujours plus nombreuses de ses conséquences négatives pour l’environnement. Trois pays ont interdit la pomme de terre GM de BASF, immédiatement après son autorisation au printemps 2010, en invoquant des inquiétudes sanitaires et, pour la première fois, cinq Etats membres ont poursuivi la Commission européenne pour avoir autorisé une plante GM (2). L’opposition des citoyens aux OGM a augmenté pour atteindre 61 % dans l’ensemble de l’Union européenne (3).
Pour Mute Schimpf chargée de la campagne Alimentation des Amis de la Terre / Friends of the Earth Europe : « L’opposition aux plantes et aliments GM est très répandue et ne cesse de s’amplifier en Europe. Les agriculteurs et les citoyens ne voient dans les plantes GM aucun avantage, mais plus de risques pour leur santé et l’environnement. De plus, les OGM sont un obstacle pour le défi que nous devons relever : nourrir la population mondiale avec une nourriture saine et sûre. » Nos recherches montrent aussi qu’au niveau mondial, même les gouvernements très pro-OGM de l’Amérique du Sud sont obligés de prendre des mesures pour atténuer les conséquences des OGM sur leurs agriculteurs, leurs concitoyens et l’environnement.
Le gouvernement brésilien vient de lancer un programme de soja sans OGM, afin d’aider les agriculteurs à avoir accès à des semences non-OGM. En Argentine, de nouvelles études ont montré que le glyphosate, l’herbicide utilisé sur la majorité des OGM dans le monde, pouvait avoir de graves conséquences sur la santé humaine (4). Les épandages d’herbicide près des habitations ont été interdits. En Uruguay, certains districts se sont déclarés « zones sans OGM ». Pour Martin Drago, coordinateur du programme Souveraineté alimentaire de la Fédération internationale des Amis de la Terre : « Les agriculteurs et les citoyens de l’Amérique du Sud doivent supporter le fardeau de 10 années de culture GM avec leur cortège de catastrophes sanitaires et des coûts qui ne cessent de grimper. Les promesses sur lesquelles l’industrie des biotechnologies s’est bâtie, sont en train de s’écrouler. »
Notre rapport Qui tire profit des plantes GM ? Une industrie construite sur un mythe dévoile aussi que : • Une nouvelle génération de plantes GM conçues pour favoriser l’utilisation de pesticides dangereux comme le Dicamba et le 2,4D, est prête pour la commercialisation aux Etats-Unis. Les compagnies de biotechnologies font la promotion de ces OGM comme solution pour remplacer les OGM existants qui ont échoué à contrôler les mauvaises herbes et à réduire l’usage des pesticides. • Les compagnies de biotechnologies avec l’aide du gouvernement états-unien cherchent maintenant de nouveaux marchés en Afrique pour tenter de sauver leurs activités. La Fondation Gates qui finance des projets agricoles en Afrique pour des milliards de dollars a acheté des actions de Monsanto et a donc un intérêt direct à maximiser les profits des compagnies de biotechnologies, plutôt que de protéger les intérêts des petits paysans africains.
Pour Christian Berdot référent OGM des Amis de la Terre France : « Les faits sont là : les OGM sont un échec sur toute la ligne. Leur coût est énorme : les petites communautés rurales perdent leurs terres et sont empoisonnées par les herbicides, l’environnement est sacrifié. Soutenir encore les plantes GM aujourd’hui, c’est faire passer les intérêts de quelques grandes firmes internationales avant l’intérêt de ses concitoyens, des agricultures nationales et de l’environnement. »
Contact presse : Caroline Prak – Les Amis de la Terre France : 01 48 51 18 96 – 06 86 41 53 43
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