Jean-Paul Viretto-Cit, douanier de 52 ans, connu pour avoir dénoncé des entorses à la déontologie parmi ses collègues, a été muté d'office, de Menton à Lyon, après son passage en conseil de discipline en octobre 2008. Il refuse et conteste cette  mesure scandaleuse.

En poste à la direction régionale des Douanes de Nice, « il a été témoin depuis 1985 de plusieurs manquements graves à la déontologie de la part de certains de ses collègues et de sa hiérarchie », rapporte le Syndicat national des douaniers de la surveillance. 
« Pour avoir eu, par respect de l'éthique, le courage de dénoncer ces dérives inadmissibles, Jean-Paul a été victime de pressions et même de menaces», assure le syndicat dans un communiqué publié aujourd'hui.
« Serait-ce pour avoir osé briser la loi du silence, mis en cause sa hiérarchie, saisi le Procureur de République, qu’il a été condamné à être déplacé d’office à Lyon? », interroge le syndicat, qui assure: « La Direction générale cherche à le détruire familialement, moralement et financièrement. » Le syndicat  réclame sa réintégration dans sa brigade d'origine.  

Le douanier a aussi été accusé de «désobéissance caractérisée». Car il a parfois cessé son travail, «excédé d'effectuer des services dans ce milieu malsain, pernicieux et sectaire». Il a également reçu un blâme en mai 2007, pour «son attitude perturbatrice» et ses remarques calomnieuses sur ses supérieurs. 
Au fil des ans, plusieurs affaires de douaniers ripoux, qui taxaient les étrangers passant sur l'autoroute, ont conduit à des condamnations en correctionnelle. La direction «reconnaissait l'existence de "pratiques particulières" à Menton», selon un syndicaliste CFDT en 1995.
Entré en fonction il y a trente ans, il signe ses documents d'un martial «le soldat de la République» et cite Bertolt Brecht : «Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.» Aujourd'hui dépressif, il est en demi-traitement depuis le mois de juillet.
Une sorte de cas d'école de harcèlement moral en milieu corrompu. C'est rare de trouver un douanier citant Brecht, il faut donc le conserver précieusement et être solidaire. Les ripoux ne sont hélas pas une exclusivité de la police ou de la gendarmerie. A 52 ans, l'homme est aujourd'hui en dépression.
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